Le travers de toute modélisation est d’adapter les hypothèses faites afin de se rapprocher le plus possible des résultats souhaités. Pour une évaluation environnementale comme l’ACV (analyse cycle de vie), 2 biais fréquents sont : 1) le choix de la fonction et de l’unité fonctionnelle et 2) les hypothèses concernant les usages des consommateurs.

 

Tous ceux qui ont fait de la modélisation le savent : les hypothèses formulées conditionnent grandement les résultats obtenus. De là à dire qu’en faisant les « bonnes hypothèses » on peut obtenir les « résultats souhaités », il n’y a souvent qu’un pas.

 

Pour une ACV (analyse cycle de vie), il faut notamment veiller à 2 points importants :

  1. Le choix de la fonction et de l’unité fonctionnelle
  2. Les hypothèses concernant les usages des consommateurs

 

Fonction et unité fonctionnelle : David contre Goliath

Prenons le cas des moyens de transport.

  • Fonction d’un véhicule : « se déplacer »
  • Unité fonctionnelle : « sur x km »

Le choix du nombre de km est alors structurant et peut impacter la comparaison entre les différents moyens de transport.

L’industrie automobile choisit par exemple comme unité fonctionnelle 150 000 km. Difficile donc de pouvoir comparer directement 1 voiture avec 1 vélo (qui n’est pas prévu pour durer autant). Sur cette grande distance, il est nécessaire de multiplier le nombre de vélos et donc les impacts de ce dernier. En prenant 1 km comme unité de référence, le match n’est plus exactement le même.

Usages des consommateur : attention aux écrans de fumée

On pourrait penser que le fait de prendre en compte fidèlement les usages des consommateurs va plutôt dans le bon sens. Et bien pas toujours.

Ainsi, Coca, lors de l’évaluation des impacts environnementaux d’une nouvelle bouteille (merci à Jean-Marc Benguigui, professeur à Centrale Nantes pour cette pépite), considère à très juste titre que le consommateur moyen range sa bouteille au frigo.

Résultat : environ 50% des impacts sont liés à la consommation des appareils réfrigérants chez les clients. Chez les clients ! La « responsabilité » de Coca n’est donc que de 50% concernant ses bouteilles. Pratique pour une communication environnementale !

 

 

Sources :

 

Emmanuel Pion

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