La présence du livre dans notre société est hautement symbolique : outil de savoir, de transmission, d’éveil, d’émerveillement ou de curiosité. Remettre en cause son existence semble inconcevable, et pourtant ! Comme l’indique les très récents chiffres de l’édition en France, l’année 2021 a été un record pour la vente de livres neufs : près de 486 millions d’exemplaires vendus. Toutefois, la production de ces derniers est gourmande : du bois, de l’énergie, de l’eau…

Devant l’apparition des tablettes numériques, faut-il abandonner le traditionnel papier ?

Des éditeurs lucides et volontaires pour réduire leur empreinte carbone

Le cabinet carbone 4 a réalisé une étude pour la maison d’édition Hachette en 2008 : son activité représente alors 210.000 tonnes de CO2 équivalent, dont la majeure partie est liée à la fabrication. Rapporté au nombre de vente de l’époque, alors de 163 millions de livres, une unité représente 1,3 kilogrammes de CO2 en moyenne.

En réaction à cette émission relativement importante de CO2 au regard de la production de livres (en 2018, plus de 505 millions d’exemplaires ont été produits) des stratégies existent. Les éditeurs peuvent réduire leur empreinte carbone en obtenant un label ou une certification :

  • La Charte environnementale de l’édition de livres, par le Syndicat National de l’Edition (SNE). Ce guide de bonnes pratiques regroupe les modes de productions éco-compatibles. Il a pour but de sensibiliser les acteurs et mettre en place des leviers d’amélioration.
  • Imprim’vert : ce label français est discerné aux imprimeurs. Ils doivent répondre à un cahier des charges bien précis, qui a vocation à réduire l’impact de l’impression en France. On retrouve notamment : l’interdiction d’utiliser certains produits toxiques, l’obligation de sensibilisation de ses employés, tout comme ses clients et encadrer sa consommation d’énergie.
  • Les normes FSC, PEFC : ce sont les normes basiques justifiant la provenance du bois. Cela assure une utilisation de cette ressource comme étant issue de forêts gérées durablement.

Enfin, il faut souligner que 93% du papier acheté par les éditeurs de livres est certifié ou bien recyclé, allégeant encore un peu plus le bilan carbone de ces entreprises.

Le cycle de vie d’un livre : un atout pour le marché de l’occasion !

Pour autant, un livre lu n’est pas un livre mort : ce dernier reste consommable, tant que ses pages sont lisibles. Il faut donc pousser toujours plus le consommateur à se diriger vers les alternatives durables et viables : le marché de l’occasion.

En effet, remettre en circulation des livres utilisés (et en bon état) permet de limiter la surproduction d’ouvrages neufs et donc leur destruction, si invendus. Il est notable de souligner qu’un nombre important de Market Place a mis en place une revente de livres d’occasion en parallèle de livres neufs.  En 2020, selon le SNE, ce ne sont pas moins de 56% de français qui ont acheté un bien culturel d’occasion, en progression par rapport à 2019.

Livre : 1 – Tablette : 0

Le livre n’a pas à rougir de ses kilogrammes de CO2 produits. Sa vie est bien plus longue qu’une tablette numérique, et s’échange facilement sur le marché de l’occasion. Il faut aussi prendre en compte qu’en plus de sa fabrication, la tablette utilise de l’électricité, un réseau de data, tout en possédant un cycle de vie bien plus court et est beaucoup plus complexe à recycler qu’un simple livre. Elle émettra donc au cours de sa vie, beaucoup plus de CO2…

 

En conclusion, le livre a encore de beaux jours devant lui !

 

Jean-Philippe Aubin

MS Acteur Pour la Transition Énergétique

 

Sources :

https://cdurable.info/Comment-le-secteur-de-l-edition-reduit-l-empreinte-ecologique-du-livre.html

https://www.pca-cmb.com/blog/le-marche-du-livre-sur-les-pas-de-lecologie/

https://www.sne.fr/document/synthese-des-chiffres-de-ledition-2021-2022/

https://www.sne.fr/actu/enquete-papier-93-du-papier-achete-par-les-editeurs-de-livres-est-certifie-ou-recycle/

https://expodif.fr/secteur-du-livre/livres-doccasion-et-soldes-une-alternative-plus-ecolo/

https://www-cairn-info.audenciagroup.idm.oclc.org/revue-ecologie-et-politique-2020

 

 

 

1 réponse
  1. BRAUN Romain
    BRAUN Romain dit :

    Jean-Philippe,

    Je te sais grand lecteur et je suis heureux que tu prennes position sur ce sujet brûlant. Ton « J’accuse » écologique nous permet de prendre conscience que rien ne remplacera un bon vieux livre au coin du feu.

    On n’a plus qu’à lancer des APTE’liers de lecture, ça va être folklo !

    Répondre

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