L’accroissement démographique conduit à l’étalement urbain dans beaucoup de villes. L’artificialisation des sols qui en résulte constitue une problématique environnementale au coeur des débats.
Accroissement de l’artificialisation en France
Face au défi climatique, réintroduire des surfaces naturelles devient urgent. En effet, la France artificialise, entre 20 000 et 30 000 hectares de sols chaque année. Soit un accroissement de plus de 72% depuis 1982…
Comment s’est on aperçu de ce développement? En fait, le suivi de cette artificialisation prend sa source dans le souhait de surveiller les changements de destination des terrains agricoles. Cette consommation d’ENAF (espaces naturels agricoles et forestiers) est au coeur des préoccupations écologiques.
https://www.inrae.fr/actualites/sols-artificialises-processus-dartificialisation-sols
Quels sont les problèmes soulevés par cette artificialisation?
Inondations, pauvreté des sols…L’étalement urbain se fait souvent notamment au détriment de terres agricoles de bonne qualité.
Rémi Guidoum, responsable de la biodiversité pour la Fondation pour la nature et l’homme : « (l’artificialisation des sols) Cela a alors des impacts sur la capacité des sols à remplir certaines fonctions dont les autres écosystèmes terrestres dépendent : fournir un support pour les végétaux ainsi que des habitats et des nutriments pour la biodiversité, transformer et stocker des matières organiques, participer au cycle de l’eau, filtrer et dégrader des polluants, ou encore participer aux processus climatiques. »
Voir l’article très intéressant sur la richesse et l’apport des sols de Nicolas Tocqué.
https://veille-transitionenergetique.fr/face-au-rechauff…e-sous-nos-pieds/
Une prise de conscience du législateur récente : la ZAN
Le législateur a pris le sujet « à bras le corps » en l’inscrivant récemment dans la loi. Le plan biodiversité de 2018 et le principe de « zéro artificialisation nette », appelée la ZAN, ont en effet été confortés par la loi « Climat et Résilience » du 22 août 2021. Ainsi, il a été donné une nouvelle définition légale de l’artificialisation.
Cet article insiste sur l’altération des propriétés futures du sol. C’est « l’altération durable de tout ou partie des fonctions écologiques d’un sol, en particulier de ses fonctions biologiques, hydriques et climatiques, ainsi que de son potentiel agronomique par son occupation ou son usage ». L’objectif étant zéro artificialisation des sols d’ici 2050…
Ainsi, le gouvernement a pris deux décrets en date du 29 avril 2022 en ce sens.
https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045727061
On comprend bien l’attention qui doit être portée aux changements d’usage des sols. Toutefois, une fois que le mal est fait, comment rendre à la nature un sol artificialisé?
Des solutions à l’artificialisation insuffisantes
La renaturation des sols, de par son coût, n’est pas une solution suffisante pour enrayer ce problème.
Afin de combattre l’artificialisation, il est opportun de se poser des questions en amont des constructions. Quelle est la proportion de sols imperméables dans chaque nouveau projet urbain? A contrario, quelles sont les zones naturelles à conserver?
La France a pris des engagements européens pour garantir le maintien des zones humides notamment. En conséquence, la présence des écologues dans les projets urbains est devenue systématique. Leur rôle est de veiller au maintien des écosystèmes pour préserver la biodiversité. Sachant que 80% des constructions de 2050 sont déjà enclenchées, il faudra être attentif aux 20% restants afin de préserver les sols pour l’avenir.
Ne pas trop artificialiser les sols, n’est ce pas renoncer à trop construire?
https://veille-transitionenergetique.fr/?p=5072&preview=true
Pauline Aouillé-Mailliard
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