5 janvier 2022 lancement de la plus grande centrale électrique à hydrogène au monde en Guyane

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La Guyane : des atouts climatiques jusqu’alors…quelque peu négligés

 

Guyane, ô Guyane ! Un soleil brûlant, une légère brise, des rivières scintillantes et une végétation abondante. Qu’elle est belle la Guyane française !

Derrière ces paysages aux allures paradisiaques recèle un fort potentiel au développement des énergies renouvelables. Les ressources naturelles et les conditions climatiques de ce département font de ce territoire un terrain propice à l’implantation de projets solaires ou éoliens. Ces projets dans l’ère du temps permettraient de favoriser davantage l’autonomie énergétique de ce territoire éloigné de la métropole fortement dépendant des importations fossiles.

Si les conditions sont favorables et que des projets basés sur le renouvelable sont déjà implantés, la tendance restait majoritairement basée sur des projets énergétiques de grande envergure. Projets tout aussi « absurdes les uns que les autres » confie Rémi Girault, président de France Nature Environnement lorsqu’il évoque le projet de centrale thermique du Larivot qui doit venir remplacer l’antique centrale diesel de Dégrad-des-Cannes. Selon le Groupement des entreprises en énergies renouvelables de Guyane un tel projet viendrait mettre en péril l’avenir des énergies renouvelable sur un territoire. En plus de voler la vedette à des initiatives plus vertueuse, ces grands projets mettent en péril l’environnement et le bien-être de certaines populations qui y vivent.

Le ciel n’est pourtant pas si noir (de fioul)

Malgré l’absurdité de certains grands projets, on constate que les deux tiers de la production sont déjà issus des énergies dites renouvelables. On peut d’ailleurs mentionner quelques projets en cours ou bien déjà mis en place en Guyane pour développer les énergies renouvelables :

  • Le parc éolien de Awala-Yalimapo qui a permis de construire quatre éoliennes dans la commune de Awala-Yalimapo qui couvrent environ 10% de la consommation électrique de la Guyane
  • Le projet de centrale solaire de Sinnamary qui devrait être mis en service en 2024 d’une capacité de 5 MW.
  • Le projet de bioéthanol de Kourou visant une production de bioéthanol à partie de la biomasse de la canne à sucre. Ce bioéthanol sera également utilisé comme carburant dans les véhicules légers et les moteurs de petite puissance.

Ces programmes financés par l’Union Européenne, la région Guyane ou encore l’Agence Française de développement montre tout de même la prise de conscience de l’urgence climatique et des opportunités du territoire pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles et améliorer la sécurité énergétique locale. En outre, le récent projet centrale électrique de l’Ouest guyanais vient jeter une ombre au tableau…

De l’énergie solaire dans le mix énergétique guyanais ?  Mais à quel prix ?

De récents articles de presse nous rappelle qu’un vaste de projet de centrale électrique capable de stocker les énergies renouvelables intermittentes grâce à l’hydrogène doit apparaitre dans le paysage de l’ouest Guyanais au milieu de l’année 2023. Une innovation qui viendrait ajouter l’énergie solaire au mix énergétique guyanais avec une puissance de 10 MW le jour et 3 MW la nuit.

Si le projet avait – selon les membres du projet de Centrale Électrique de l’Ouest Guyanais (CEOG) – reçu tous les accords publics et règlementaires en 2018 et 2019, il fait aujourd’hui débat suite à de récents évènements de contestation de la part des populations autochtones kali’na. Situé à proximité du village Kali’na de Prospérité, cet immense projet est remis en cause pour son impact majeur sur l’environnement et les populations vivant à proximité. En effet, la construction nécessite la destruction de 78 hectares de forêt dans l’enceinte du Parc Régional de Guyane menaçant – selon les habitants – les espaces de chasse et de pêche ancestrales. Bien que la CEOG se soit défendue contre toutes les accusations, les débats sont encore vifs et pose question sur la concertation effectuée auprès des populations autochtones; concertations sur laquelle nous reviendrons dans un prochain article.

 

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