L’histoire du transport commence avec la simple force des individus et l’utilisation d’animaux permettant de multiplier la force de l’Homme. Dans sa quête d’évolution, la civilisation se dote des premières machines à vapeur offrant un gain de force inespéré à l’être humain. Très utile à l’industrie, le moteur thermique obtient une place incontestable dans le secteur du transport. Avec lui, né deux modes de déplacement, le transport individuel et le transport collectif. Pourtant aujourd’hui le transport électrique, délaissé auparavant, prend position et compte changer la donne.

Le transport individuel, les secteurs de l’automobile et de la moto

Leur histoire

L’automobile

L’automobile apparaît en 1769 avec le Fardier à vapeur de Joseph Cugnot. La naissance de la voiture émerge aux Etats-Unis avec la Ford T. Elle signe la massification de l’automobile et l’explosion de l’industrie pétrolière alors que l’électricité se glisse au cœur des villes. L’arrivée de la voiture efface peu à peu le bruit des calèches et l’odeur du crottin. Mais la voiture devient cause de nombreuses morts, comme le témoigne l’édition du 23 novembre 1924 du New York Times.

Le transport automobile plus meurtrier que la guerre

Edition du 23 novembre 1924 du New York Times – page 179

Apparait alors Mr. Jay Walker ou celui qui ne sait pas se comporter dans la ville. Il annonce l’appartenance du trottoir au piéton et la route à la voiture avec les premières réglementations dès 1925. En France, la première voiture de série est lancée par Citroën en 1919. En 1931 le réseau routier fait 35 000 km et en 2004 environ 750 000 km. La voiture devient l’icône de la liberté comme l’illustre le discours du Ministre de l’économie du moment, le 2 décembre 2019.

La moto

La moto, inventée par l’ingénieur français Louis-Guillaume Perreaux en 1868, fait son apparition de série en 1894 en France. Son usage commence à se répandre, poussé par son utilité lors de la 1ère Guerre Mondiale et l’avènement d’un réseau routier de qualité. Elle connaît un affaiblissement dans les années 60 relancé par 68 et l’industrie japonaise. De la même manière que la voiture la moto devient l’icône de la liberté bien que moins démocratisée.

Un secteur de changement

L’industrie du transport particulier est un important secteur de l’emploi et de l’économie du pays. Elle représente également un important secteur de dépense 15% des dépenses de consommable des ménages. Si on estime les dépenses liés à la voiture de manière hypothétique : selon le retour d’expérience d’un seul individu. Les dépenses de carburant pour l’utilisation quotidienne d’une voiture moyenne diesel s’élève par semaine à 50€. 50€ d’assurance par mois, un conducteur masculin moyen. Et enfin, 50€ de frais d’entretien par mois, une voiture en relativement bon état. En négligeant ici l’achat du véhicule, on obtient des dépenses journalières de : (50€+50€)*12+50*52 = 3800€/365.25 = 10.4€. Soit 6 billets d’une heure de transport en commun dans la ville de Nantes et quelques centimes pour une journée.

Pour l’aspect environnemental en 2019, le transport c’est 16% des émissions GES nationales, soit 69.5 Mt CO2, dont environ 1% est imputable aux 2 et 3 roues. Bien qu’entre 1990 et 2019 l’efficacité énergétique des véhicules ce soit amélioré, les GES augmentent, +10%. En cause, l’utilisation toujours plus importante de la voiture, +37% de kilomètres parcourus. La réduction de l’impact des véhicules particuliers ne réside pas uniquement dans la nature de leur source énergétique, mais également dans leur utilisation, 81% de la part des transports en 2019.

Le transport collectif, les secteurs ferroviaire et urbain, tramway et busway

Leur histoire

Le train

Le train à proprement parler existe depuis deux siècles. Son fonctionnement repose sur les rails de chemin de fer venu des chariots utilisés pour tracter plus facilement de lourdes charges. En France, la première ligne ferroviaire est mise en service date de 1827, mais des chevaux font office de moteur. C’est en 1837 que le premier train à vapeur est utilisé pour le transport de voyageurs. Dès 1879, il compte 30 000 km de voies ferrées. Alors qu’il connaît un essor fulgurent, la Première Guerre Mondiale actionne les freins. C’est par la suite que s’impose l’électrification du réseau et en 1937 la création de la SNCF ralliant les 5 grandes compagnies. Après être passé aux mains des Allemands nazis pendant l’occupation, la SNCF se relève est reprend son développement.

Photo du train capitol provenant des archives de la SNCF

En 1972, fin de la traction à vapeur pour le service voyageur et prise de vitesse au fil des années. Développement du TER et du TGV qui font du train un transport périphérique et rural pour les plus longues distances. Pour autant, la SNCF ralentit le développement de nouvelles lignes et ferme certaines voies marchandes et quelques voies voyageurs.

Le tramway

De la même manière que le train, le tramway voit le jour avec un système de traction d’abord animal en 1832 aux Etats-Unis. Puis à travers le Monde, jusqu’aux années 70, qui voient apparaître les premiers tramways tractés par petite locomotive à vapeur ou par système de traction par câble comme à San Francisco. L’électrification du tramway est intervenue à la fin du XIXe siècle. Il disparut peu à peu de la circulation urbaine en faveur des véhicules terrestres. Puis dans les années 70 il fit sa réapparition dans une politique de développement des transports permettant de relier facilement et rapidement la zone urbaine. Pour s’allier à l’automobile certaines villes décidèrent d’introduire le tramway en souterrain, le métro, alors que d’autres décidèrent de partager la circulation.

Le bus

Le bus tire son fonctionnement de calèche urbaine collective imaginé par Blaise Pascal en 1662. Mais il disparut peu après, critiqué par son égalitarisme entre la noblesse et le peuple.

En 1826, Stanislas Braudy, ancien membre de l’armée Napoléonienne, après son retour à Nantes, il fait l’expérience du besoin de transport en commun dans la ville. Les voyageurs l’appelleront « omnibus » en référence à l’atelier du chapelier alors placé au départ du trajet. De son nom Omnes qui signifie « pour tous ». Braudy crée la Compagnie Générale des Omnibus à Paris, qui se développe en tramway, parvenue des Etats-Unis.

C’est en 1905 que l’omnibus revient, avec la Compagnie Générale des Omnibus. Elle inaugure une voiture automotrice à vapeur alors que l’autobus à essence fait son apparition au salon de l’automobile de Paris. Le tramway est alors délaissé, à Paris c’est le métro qui est préféré en vue de l’Exposition Universelle et les Jeux Olympiques de 1900. L’autobus devient alors le moyen de transport collectif le plus facile à mettre en place et il se démocratise rapidement.

Aujourd’hui, à la différence du tramway, il fait face à la critique des ressources fossiles. Ils se réinvente donc avec de multiples carburants biosourcés et l’électrification que ce soit avec câbles aériens, batteries ou supercondensateur.

Un secteur en évolution

Le secteur du transport collectif regroupe 378 000 employés en 2009 et un flux économique important. Comme montré précédemment dans une hypothèse budgétaire, les transports collectifs sont très compétitifs par rapport aux transports individuels. Pourtant, ils représentent seulement 19% des transports utilisés. Pour mieux comprendre cet écart, il faut avoir l’important taux de ruralité en France. Ce sont des moyens de transport en développement constant, qui cherchent à répondre à l’augmentation de la population urbaine.

Parmi les 16% des émissions GES nationales du transport, 69.5 Mt CO2, 4% sont dus aux mobilités collectives terrestres et 0.3% aux ferroviaire. Impact bien moins important que le transport individuel. Alors que la voiture est utilisée pour 114 millions de déplacement, les transports en commun n’en représentent que 16.5 millions. Soit un rapport de 0.4 tCO2e/déplacement pour la voiture contre 0.17 tCO2e/déplacement pour les transports en commun. Cependant, pour rendre plus louable cette comparaison, il faudrait prendre en compte l’utilisation des transports individuels uniquement dans les zones ou les transports collectifs sont facilement accessibles.

Une transition possible pour un secteur plus propre

Nous pouvons imaginer plusieurs futurs pour la mobilité. Celle qui parait possiblement réalisable ici peut s’expliquer de la manière suivante :

Dans les zones urbaines densément peuplées, une disparition totale des transports individuels, automobile et moto. En contrepartie, un développement important des lignes de tram, quadrillant la ville et remplaçant le périphérique, à la manière d’une toile d’araignée pour relier les axes principaux rapidement. En complément un réseau de bus pouvant accéder aux rues moins fréquentées. Finalement, les actuelles larges routes pourraient laisser place aux voies cyclables et piétonnes, accompagnées d’espaces verts et de friches. Cependant un accès possible et réglementé pour les professionnels.

En périphérie, d’importants parkings relais à étages pouvant accueillir le flux journaliers d’individus. Et un réseau de bus pouvant agrémenter le transport des zones périphériques vers les villes.

Enfin en zone rurale et concernant les milieux moins denses, des centres-villes réservés aux piétons, cyclistes et espaces verts. Mais tout de même, conservation des axes routiers ruraux assujettis à une politique de mixte énergétique des automobiles, mais sans obligation concernant les 2 et 3 roues. Et pour pouvoir faire communiquer facilement une forte présence du réseau ferroviaire sur tout le territoire.

 

Et vous, comment imaginez vous l’adaptation de la mobilité terrestre française ?

 

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