A quoi ressemble notre poubelle?
Tous les 10ans, l’ADEME caractérise les Déchets Ménagers et Assimilés (DMA) grâce à la méthode MODECOMTM. Grâce à cette étude, les collectivités peuvent adapter leur politique de collecte et de gestion des déchets. De fait, elles connaissent mieux ce gisement produits par les ménages. Les DMA se décomposent en deux catégories: les déchets occasionnels essentiellement collectés en déchèterie (encombrants, déchets verts, déblais et gravats…) et les Ordures Ménagères et Assimilés (OMA). Les OMA sont constituées des collectes sélectives (encombrants, papier/emballages, dangereux et biodégradable) et des Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) .
Dans l’analyse de 2017, on constate que la quantité de DMA/habitant n’a que très légèrement baissé et que les OMR représentent encore 51% des déchets. Avec les solutions existantes, 75% de ces déchets pourraient être évités. Or, pour les OMR, il existe uniquement deux types de traitement: l’enfouissement ou l’incinération. Cet article s’intéresse spécifiquement au biodéchets : alimentaires (épluchures, restes de repas…) ou verts (tontes, feuilles mortes, tailles d’arbustes…). Ceux-ci représentent plus du quart des OMR . En les enfouissant, les biodéchets génèrent du méthane, un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2, puisqu’ils se putréfient de façon anaérobique (sans oxygène). Avec l’incinération, même si celle-ci permet par exemple d’alimenter des réseaux de chaleur, les biodéchets libèrent du CO2. Pourtant, les biodéchets qui ont séquestré du CO2 peuvent être valorisés sans avoir à le libérer.
Accélération sur le recyclage des biodéchets
Initiée en 2015, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) a évolué en 2020 pour que l’ensemble des biodéchets soit valorisé uniquement en compost ou digestat. Plus précisément, l’article L541-21-1, qui impose une mise en place d’ici à la fin de l’année 2023, vise à récupérer l’ensemble des biodéchets. Par exemple des produits jetés dans leur emballage, une fois le plastique retiré, pourront être réintégré tant que la valorisation n’est pas dégradée et que les normes européennes et nationales sont respectées.
Pour accélérer l’évolution de cette filière, la France peut s’inspirer de plusieurs de ses voisins. En effet, Espagne, Belgique ou Allemagne ont mis en place la valorisation organique en quelques années et ce depuis près de 10ans. En 2024, tout devrait donc être en place pour un meilleur traitements de vos biodéchets. Cependant, réfléchissez bien avant de vous en débarrasser, vous aussi vous pourriez en tirer profit!
A chacun son composteur
Avoir un jardin n’est pas un prérequis pour pouvoir composter. En ville, vous pouvez trouver des solutions de compostage partagé autour de chez vous: au pied de votre immeuble ou dans votre quartier. Cette expérience d’économie circulaire hyper locale est aussi l’occasion de tisser du lien avec les habitants, de créer un pole d’activité (notamment pour les personnes âgées) ou bien embellir les espaces communs en fertilisant des parterres de fleurs avec votre compost.
Si, malheureusement, vous n’aviez ni jardin ni compost, vous auriez la chance d’expérimenter (et adopter) le lombricompostage ! Cette solution permet de composter vos biodéchets dans un espace restreint. Mais rassurez-vous tout de suite, contrairement à ce qu’on pourrait redouter, le lombricompostage est sans odeur ! Et la liste des avantages ne s’arrête pas là. Il est actif toute l’année, il produit un amendement de meilleur qualité, il est plus rapide ou encore il peut tenir un mois sans aucune intervention. Mais surtout, son aspect ludique amusera les enfants (ou petits enfants) qui s’en approcheront.
Intrigué par ces solutions ? Profitez de l’évènement « Tous au Compost », organisé par le Réseau Compost Citoyen, pour en apprendre plus au travers d’animations, expositions, conférences ou ateliers partout dans le pays.
Sources:
https://www.ecologie.gouv.fr/biodechets
https://librairie.ademe.fr/cadic/755/infographie-que-contient-notre-poubelle.pdf
https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000041627130
Pour continuer sur l’économie circulaire
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