Les terres rares sont peu recyclées contrairement à d’autres éléments comme le fer ou le cuivre, notamment à cause de contraintes techniques et économiques. Pourtant créer une économie circulaire des terres rares permettrait notamment de réduire notre impact sur l’environnement et notre dépendance à la Chine. En France un nouvel acteur a ainsi annoncé, en 2021, vouloir se lancer dans cette activité.
Les contraintes du recyclage de terres rares
Le recyclage des terres rares subit plusieurs contraintes. Tout d’abord la création d’une filière d’approvisionnement en produits électroniques est nécessaire. En effet la durée de vie d’un produit définit sa disponibilité en tant que déchet électronique. Par exemple les aimants permanents sont disponibles au bout de 3 à 5 ans pour un disque dur, 10 ans pour un moteur électrique et 20 ans pour une éolienne offshore. Il faudra ainsi plusieurs années pour créer un flux continue de déchets électronique viable pour le recyclage des terres rares.
Il y a également un aspect technique à prendre en compte. En effet une quantité de terres rares trop infimes dans un déchet électronique empêche le recyclage. Certaines associations de métaux et terres rares sont également trop complexes pour permettre de les réutiliser.
Enfin, pour que cette filière soit viable économiquement, elle doit rester moins cher que la production de terres rares issus des mines.
Carester se lance dans le recyclage de terres rares
Au cours de l’année 2021, Carester, une entreprise lyonnaise de conseils pour les industries minières, a annoncé vouloir construire une usine de traitement des aimants permanents de moteurs électrique pour récupérer des terres rares. Une filière de récupération et de recyclage de ces composants sera ainsi crée afin d’approvisionner l’usine. Carester a pour ambition de produire 320 tonnes de terres rares pour 1000 tonnes d’aimants recyclés à partir de juillet 2024. Mais cette société n’est pas la première entreprise française à se lancer dans le recyclage de terres rares.
Solvay avait tenté l’aventure
En 2011, Solvay a investi 15 millions d’euros dans deux unités de production de terres rares issus du recyclage de lampe basse consommation. Ce processus leur permettait de récupérer 6 terres rares parmi les 17 existantes. Ce fut grâce aux quotas imposés par la Chine à cette époque et donc à l’envolée du prix des terres rares que Solvay put être compétitif. Seulement en 2016, le prix des terres rares a diminué. Le recyclage de terres rares n’était donc plus assez compétitif. Le remplacement des ampoules basse consommation par les ampoules LED a finit d’achever l’usine en rompant la chaîne d’approvisionnement. C’est en 2016 que Solvay a annoncé fin de son activité de recyclage de terres rares.
Solenne Sans
Etudiante au sein du mastère spécialisée : Acteur pour la transition énergétique
Sources :
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