Le botaniste français, Francis Hallé, veut recréer une forêt primaire en Europe. Pour laisser le temps à la nature de faire son œuvre, plusieurs siècles sont nécessaires. Si les défis à relever sont multiples, les bénéfices à en tirer le sont tout autant.

Qu’est-ce qu’une forêt primaire ?

Une forêt primaire est une forêt qui n’est ni exploitée ni défrichée par l’homme. Dans des zones tempérées, comme l’Europe, 10 siècles sont nécessaires pour obtenir une forêt primaire à partir d’un sol nu, 8 siècles à partir d’une forêt secondaire. Dans les zones tropicales, où les arbres poussent toute l’année, 7 siècles suffisent. Quelle que soit la région où elle se situe, une forêt primaire recèle une faune et une flore très variée.

La plus célèbre existante est la forêt Amazonienne, il en existe aussi en Indonésie, en Mélanésie et même une en Pologne. Inscrite au patrimoine mondiale de l’UNESCO depuis 1979, la forêt de Bialowieza est la dernière d’Europe. Aujourd’hui, la majorité des forêts primaires ont disparu au profit de l’agriculture, si cela s’est accéléré au XIXᵉ siècle.

Pour recréer une forêt primaire, deux régions sont privilégiées : le nord des Vosges ou les Ardennes, toutes deux proches de la frontière. En effet, l’idée de Francis Hallé est aussi d’en faire un projet regroupant plusieurs pays : avec l’Allemagne pour la première, avec la Belgique et le Luxembourg pour la seconde.

Les bénéfices d’une forêt primaire

Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, récréer une forêt primaire apparait comme un atout majeur. D’abord, en grandissant, les arbres permettraient de séquestrer du CO2, et de façon durable. Ensuite, la photosynthèse de tous les végétaux constituerait une source importante d’oxygène. Par ailleurs, les arbres favorisent la création de nuage sur les terres, ce qui améliorerait alors le cycle de l’eau.

De plus, en limitant au maximum toutes activités humaines, la biodiversité végétale comme animale pourrait se développer progressivement et participé à inverser la tendance actuelle. Enfin, il n’est pas non plus question de mettre tout un espace sous cloche. Cette forêt serait un lieu de recherche interdisciplinaire, mais aussi de contemplation pour tous les amoureux de la nature, grâce à un tourisme encadré de manière stricte.

Les défis du projet

Pour pouvoir se réaliser, ce projet doit avoir l’appui des politiques. Des discussions sont en cours avec les conseillers du président français, Emmanuel Macron. Au niveau européen, Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne, a déjà témoigné de son intérêt. Cependant, cela ne suffira pas, il faudra aussi que les habitants du secteur concerné acceptent de voir leur paysage changer et probablement aussi leurs activités. L’objectif est donc de réussir à mettre les parties prenantes autour de la table afin de trouver quel pourrait être le bon compromis.

Ceci étant, le plus grand défi est celui du temps. Qui peut deviner quelle sera la situation politique dans 300 ans ? Quelles seront les enjeux ? Les attentes des habitants ? L’humanité a su, par le passé, réaliser de magnifiques bâtiments qui ont traversé les siècles. Par exemple, Notre-Dame de Paris dont les travaux, démarré au XIIᵉ siècle, se sont finis au XIVᵉ et incluaient… Une forêt !

Sources

Site de l’Association Francis Hallé pour la forêt primaire

Bialowieza Forest sur le site de l’UNESCO

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