Les PFAS sont utilisés massivement dans de nombreux produits, textiles et ustensiles du quotidien. Ils sont hautement toxiques pour l’homme et pour l’environnement. Pourtant les réglementations pour les interdire se font attendre…
Les PFAS (perfluoroalkyl et polyfluoroalkyl substances) sont une famille de composés chimiques créés par l’homme pour l’industrie. Ces produits sont utilisés en particulier dans les revêtements anti-adhésifs, les produits étanches à l’eau et à l’huile, les produits de nettoyage et les aérosols.
Ces produits sont de plus en plus étudiés car ils sont soupçonnés d’être hautement cancérigènes, et peuvent aussi avoir des effets nocifs l’environnement. Il existe des preuves croissantes de leur impact sur la santé humaine, y compris le cancer, les troubles de la thyroïde et des effets sur le système immunitaire. Ils sont tellement persistant dans l’environnement et le corps humain qu’on les surnomme « polluants éternels ».
Pour voir la représentation de ces effets, vous pouvez voir le film Dark Waters, de Todd Haynes, sorti en 2020, sur le scandale DuPont aux Etats-Unis, ou bien l’émission Last Week Tonight with John Oliver consacré à ce sujet.
Les PFAS sont partout !
Les PFAS sont utilisés dans une variété de produits, notamment les revêtements anti-adhésifs, les produits étanches à l’eau et à l’huile, les produits de nettoyage et les aérosols.
Vous en retrouvez dans des tissus et vêtements imperméables, dans l’habillement ou le linge de maison. Dans la cuisine, vous pouvez en trouverez dans les ustensiles anti-adhésifs ou le papier d’emballage alimentaire. Vous pouvez en trouver dans les revêtements de sols, pour les rendre résistants à l’eau et à la saleté. Ou bien dans les produits d’extinction des incendies, pour rendre les produits plus efficaces. Le problème ne se situe pas qu’aux Etats-Unis. La société Saint-Gobain a d’ailleurs été impliquée, avec d’autres entreprises comme 3M et Honeywell, dans un scandale de rejet de PFAS dans l’environnement. Total ou Arkema ont également été épinglées dans des scandales similaires de rejets de PFAS dans l’environnement.
Et vous pouvez aussi trouver des PFAS dans vos produits de soins personnels, tels que les laits solaires et les produits de maquillage. Les PFAS sont utilisés pour améliorer leur capacité à résister à l’eau et à la transpiration.
Et ce n’est pas fini ! Les PFAS peuvent être présents dans d’autres produits tels que les appareils électroniques, les produits de nettoyage, les produits de soins pour les animaux de compagnie, les peintures, les plastiques et les textiles.
Et comment savoir si vos produits contiennent des PFAS ? Vous ne le pouvez pas. Ces produits n’apparaissent pas explicitement sur les étiquettes. Mais ils peuvent être présents sous forme de composants d’autres ingrédients tels que les tensioactifs fluorés. Il est donc difficile de déterminer avec certitude si un produit contient des PFAS sans une analyse chimique spécifique. Si vous voulez éviter les PFAS, il est préférable de choisir des produits d’hygiène personnelle sans ingrédients fluorés et sans revêtement anti-tâches.
A quand les réglementations sur ces substances ?
Le consommateur ne peut donc pas éviter ces substances. Et pourtant, on sait qu’elles sont hautement toxiques et persistantes pour l’homme et pour l’environnement. Existe-t-il des lois qui les interdisent ? Ou bien qui, a minima, les régulent ?
Eh bien, pas vraiment… Il n’y a pas de réglementation spécifique aux niveaux international, national ou régional qui s’applique aux PFAS. On observe que certains pays imposent des limites d’exposition pour certaines substances PFAS spécifiques, mais pas toutes. Et on observe certains initiatives pour réduire l’utilisation et l’exposition aux PFAS. Pas pour les interdire….
Les réglementations peuvent varier considérablement d’un pays à l’autre. Par exemple, aux États-Unis, il n’y a pas de limites fédérales pour les PFAS dans l’eau potable, mais certains États ont établi leurs propres limites. En Europe, la directive sur la qualité de l’eau potable de l’Union européenne énonce des limites pour certaines substances PFAS spécifiques, mais il n’y a pas de limites générales pour tous les PFAS.
La France a initié un « plan d’action sur les PFAS », rendu public le 17 janvier 2023, dans l’attente de leur interdiction à l’échelle européenne. Ce plan est notamment poussé par des résultats préalables très inquiétants sur la présence de ces substances dans de nombreuses régions, notamment autour de Lyon dans la vallée de la chimie, et en Haute-Savoie.
Avec tout ce que l’on sait de ces substances, pourquoi les mesures prennent-elles autant de temps à arriver pour en interdire l’utilisation ? Quand exigera-t-on plus de transparence et une plus grande responsabilisation des entreprises qui les utilisent et les rejettent ?
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