« Rien qu’en 2021, le groupe Danone a produit plus de 750 000 tonnes de plastique, ce qui équivaut à 74 tours Eiffel ». C’est ce qu’affirment les trois organisations non gouvernementales (ONG), Surfrider Foundation Europe, Zero Waste France et ClientEarth qui ont assigné le 9 janvier l’entreprise française agro-alimentaire Danone pour non respect du devoir de vigilance en matière de pollution plastique. Elles dénoncent l’absence de trajectoire ambitieuse de déplastification du groupe, critique réfutée par Danone qui devra publier un nouveau plan de vigilance sous 6 mois en cas de condamnation par le tribunal judiciaire de Paris.

Un « devoir de vigilance » exigé par les ONG

La loi de 2017 sur le « devoir de vigilance » oblige les grandes entreprises françaises à respecter les droits humains fondatementaux et l’environnement sur l’ensemble de leur chaîne de valeur et auprès de leurs fournisseurs à l’international. Ce « devoir de vigilance » est de plus en plus utilisé par les associations pour poursuivre de grandes entreprises et dénoncer des activités controversées à l’image de TotalEnergies pour des projets pétroliers en Ouganda et en Tanzanie, EDF pour des projets éoliens au Mexique ou encore Suez 2021 pour la gestion de l’eau au Chili. Les ONG s’appuient sur cette législation pour exiger de Danone la prise en compte de la pollution plastique dans sa stratégie environnementale, élément qui ne figure aujourd’hui pas dans le texte du plan de vigilance de la multinationale.

Réduire l’usage de plastique

Le groupe Danone est considéré comme l’un des plus gros pollueurs dans le monde, avec plus 751.000 tonnes de plastique utilisé en 2021, d’après son dernier rapport annuel. Les ONG dénoncent notamment les activités économiques liées à la vente de yaourt et de bouteille d’eau, ou l’achat de légumes qui ont poussé sous des serres en plastique, paillés à l’aide de polypropylène pour les repas bébé Blédina par exemple. Elles déplorent la stratégie environnementale du groupe qui mise sur le recyclage de ses emballages plutôt que de traiter le problème à la source en minimisant l’utilisation de plastique au profit d’autres solutions comme les bouteilles consignées.

Si le groupe est condamné par la justice, il devra rapidement mettre en place une stratégique concrête et mesurable sur la réduction de l’usage du plastique au coeur de ses activités économiques, au risque de payer 100 000 euros par jour de retard au-delà d’un délai de six mois.

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