Le terme d’anthropocène apparaît de plus en plus dans les débats en lien avec les changements climatiques. Expliquons ce terme et les notions qui y sont liées.

 

L’anthropocène est un mot qui est apparu pour la première fois en 2000, proposé par le géologue Paul Crutzen. Ce concept scientifique cherche à décrire l’époque actuelle de la Terre, caractérisée par l’influence considérable de l’activité humaine sur l’environnement. Le préfixe anthropos, du grec ancien, désigne l’être humain.

Ce nouveau terme proposait alors de désigner l’époque actuelle comme une nouvelle période géologique, distincte de l’Holocène, qui a débuté il y a environ 12 000 ans. L’Holocène est la période géologique qui décrit des millénaires de relative stabilité sur la surface terrestre, par rapport au niveau des mers, au climat mondial, aux niveaux de dioxyde de carbone et de méthane, etc.

L’anthropocène désigne donc la période dans laquelle nous vivons actuellement, où cette stabilité a été impactée par l’Homme.

 

Quand situer le début de l’anthropocène ?

Le début de l’anthropocène fait débat.

L’anthropocène est considéré comme une rupture majeure dans l’histoire de la Terre. En effet, les activités humaines ont maintenant un impact global sur le système terrestre. Les scientifiques estiment que les changements observés dans l’environnement ont des conséquences à long terme pour la vie sur Terre, et qu’ils pourraient même menacer la survie de certaines espèces.

Doit-on donc la situer au niveau des années 1970, lorsque le rapport Meadows, les limites de la croissance, met le doigt sur les impacts de l’activité humaine sur son environnement ? Faut-il remonter au début des années 1950, où la croissance de l’après-guerre prend une ampleur jamais observée ? Ou encore remonter au début de l’ère industrielle ? Doit-on même remonter encore plus loin, lorsque l’Homme a commencé à façonner son environnement en s’organisant en grandes civilisations sur tous les continents du globe ?

Ce qui est certain, c’est que depuis l’époque industrielle, l’humanité a considérablement augmenté sa capacité à extraire et à utiliser des ressources naturelles, à produire des déchets et à émettre des gaz à effet de serre. Ces activités ont conduit à des changements importants dans l’environnement, tels que la déforestation, la modification des cours d’eau, l’érosion, la perte de biodiversité et le réchauffement climatique.

 

Quelles sont les conséquences de l’anthropocène ?

L’une des preuves les plus évidentes de l’anthropocène est la modification de la composition de l’atmosphère. Les émissions de gaz à effet de serre, principalement le dioxyde de carbone (CO2), ont augmenté de manière significative depuis l’époque industrielle, causant un réchauffement climatique global. Les scientifiques estiment que si les émissions de gaz à effet de serre continuent à augmenter, les conséquences pourraient être graves, y compris celles que nous observons déjà : la fonte des glaciers, l’élévation du niveau de la mer et des perturbations climatiques extrêmes.

La croissance démographique, l’urbanisation et l’augmentation de la consommation ont également conduit à une pression accrue sur les ressources naturelles, telles que l’eau, les terres et les forêts. Ces facteurs ont contribué à la déforestation, à la fragmentation des habitats naturels et à la perte de biodiversité. Les scientifiques estiment que ces perturbations pourraient avoir des conséquences à long terme pour la vie sur Terre.

Enfin, l’anthropocène n’est pas seulement un phénomène environnemental, mais aussi social et économique. Les activités humaines ont un impact sur les communautés et les écosystèmes locaux, et peuvent également avoir des conséquences sur les relations économiques et politiques à l’échelle mondiale. Il est important de prendre en compte ces considérations pour comprendre pleinement les implications de l’anthropocène et pour développer des solutions efficaces pour y faire face.

 

Quel futur pour l’anthropocène ?

Le terme d’anthropocène fait certes débat dans la communauté scientifique.

Quoiqu’il en soit, il permet de désigner de manière globale les changements de notre ère, indus par l’Homme. Et il permet également de considérer ces changements comme un tout, avec des conséquences interconnectées. Il convient en effet de présenter les crises que nous traversons, économique, climatique, migratoire, etc. de façon totalement liées.

En ce qui concerne les solutions, ce terme permet également de voir qu’il n’y en a pas qu’une, mais bien de multiples. Comme pour le problème, les solutions doivent autant locales que globales. Ce qui compte, c’est de faire, de tester, d’avancer. Ne rien faire, ce serait renoncer, et accepter que l’anthropocène n’a pas d’issue positive pour l’Homme.

Le future de l’anthropocène, c’est nous qui le construisons. A nous d’agir.

 

Laure Livartowski

Pour tout comprendre de l’anthropocène et aller plus loin, n’hésitez pas à lire l’Atlas de l’anthropocène, par François Gemenne, Aleksandar Rankovic et et l’Atelier de cartographie de Sciences Po.

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