Cet article passe en revue les difficultés liées à l’augmentation du besoin de stockage qui se profile d’ici quelques années, dû à la croissance du recours aux énergies renouvelables intermittentes.
Des besoins de flexibilité et de stockage qui ne cessent de croître
En France, notre électricité provient à 72% du nucléaire, à 18% des énergies renouvelables et à 10% des énergies fossiles. Toutefois on le sait, le scénario zéro émission implique de progressivement se détacher des énergies fossiles. Par conséquent et pour arriver à cette neutralité, 3 possibilités :
- miser sur l’efficacité énergétique ;
- réduire les consommations ;
- alimenter celles qui restent par des énergies bas-carbone et notamment l’électricité.
Mais accroître considérablement les apports en énergies renouvelables est un défi technique majeur, comme présenté dans les scénarios principaux du rapport Futurs énergétiques 2050 de RTE (100% ENR, conservation du nucléaire…). Et ce défi se situe tant au niveau de la flexibilité (entre 28 GW et 68 GW de nouveaux besoins de flexibilité) qu’au niveau du stockage (entre 2 GW et 4 GW de nouveaux besoins de stockage).
Les difficultés liées à ces augmentations : saturation, coût et avancées technologiques
Le stockage consiste à « accumuler » l’énergie en vue d’une utilisation ultérieure en un lieu qui peut être identique ou différent du lieu de production.
La première difficulté rencontrée dans ce secteur est celle liée à la saturation. En effet dans le monde, les STEP (Stations de Turbinage et de Pompage) représentent 98% des capacités de stockage installées, tandis que les 2% restants sont assurés par d’autres technologies, que nous détaillerons dans un prochain article. Or en France par exemple, 70% du potentiel est déjà exploité.
Le deuxième point qui mérite d’être mentionné est le coût des dépenses nécessaires à :
- adapter les réseaux électriques à recevoir des énergies intermittentes. Les dépenses d’investissement se chiffrent entre 1,8 et 13 milliards d’euros sur 15 ans (Source : Commission de régulation de l’énergie).
- développer de nouvelles avancées (coût de la R&D).
Ce sont ces nouvelles avancées que nous attendons avec impatience. Et ce sont celles-ci que nous étudierons dans le prochain article sur le sujet, qui sera disponible dès lundi !
Sources :
Futurs énergétiques 2050 de RTE
Définition du stockage par l’Ademe
Energy Technology Perspective – International Energy Agency, 2017
Emilie BAËS
Mastère Spécialisé Acteur Pour la Transition Energétique (MS APTE)
emilie.baes@audencia.com
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