Photo: Eolienne de la commune de Villeveyrac (Hérault) en juin 2021 – Pascal Guyot/AFP
Les projets de fermes éoliennes ou de méthanisation rencontrent fréquemment des obstacles. Quelles sont les possibilités pour les réduire ou avoir un projet en adéquation avec son environnement?
Les projets de méthanisation et d’éoliennes dans la tourmente
Ces projets sont décriés et rencontrent de vives oppositions, soit dans les médias (personnalités politiques en campagne…) soit chez les riverains. Dernier gros exemple en date, le projet Méta-Herbauge à Corcoué sur Logne, pour lequel le département Loire Atlantique a rendu un avis défavorable pour sa démesure notamment.
Or, la loi sur la transition énergétique nous met la pied à l’étrier! Elle fixe à 10% la part de la consommation de gaz renouvelable en 2030 contre 0,5% aujourd’hui. Et sur l’électricité d’origine éolienne, nous devons passer d’un parc de 17,6 Gw en 2021 à 33,2 Gw en 2028, soit doubler la puissance et installer 8000 turbines!
Les objectifs sont donc très ambitieux. Dès lors pourquoi tant de difficultés?
Les Principaux obstacles
Le principal obstacle est bien sûr l’acceptation social. Pour la méthanisation les reproches portent sur l’impact, sur le paysage, les nuisances dues au trafic, les risques d’explosion, le bruit, la perte de valeur des terrains. Pour l’éolien, c’est également l’impact sur le paysage qui revient, suivi du bruit, de l’impact sur les oiseaux ou même leur recyclage.
Pourtant lors d’un exercice sur la méthanisation à Audencia avec un agriculteur porteur d’un projet, nous avons vu qu’un réaménagement, un déplacement ou une communication audacieuse peut changer la donne… Et faire des adversaires d’hier des alliés.
Quelles bonnes pratiques pour éviter un écueil?
Les études d’impact
- Sur le paysage: éviter de choisir un endroit polémique, déterminer avec des spécialistes si le paysage peut être compatible avec de telles installations et s’éloigner des lieux de vie. L’emplacement est une condition première de l’acceptation sociale. Lors de notre exercice, le déplacement du projet à 5km de la zone initiale a permis de débloquer la situation! Un architecte sera une aide précieuse pour intégrer ces nouveaux éléments dans la nature.
- Sur la bio-diversité: une expertise sur la faune et la flore du lieu est nécessaire. Y-a-t-il une destruction de l’habitat d’espèces protégées ou en voie de disparition?
- Sur la gestion du trafic routier: quelles sont les conséquences? Le réseau peut-il absorber le surplus de trafic? Le cas échéant peut-on prévoir un détournement ou une nouvelle route?
- Sur la qualité de l’air: ils peuvent être très limités si le modus operandi de ces processus est respecté et soutenu par des experts.
La communication et la concertation
La communication avec les élus et les riverains est primordiale. En fonction de l’avancement, l’ADEME via Auvergne-Rhône-Alpes Environnement recommande ces mesures:
Par ailleurs, la qualité de la communication augmente la perception positive du projet et démonte de nombreuses idées reçues sur les technologies utilisées. Ainsi les données disponibles auprès de la population doivent être complètes sans tomber dans une littérature trop technique.
Enfin l’implication est aussi une possibilité à explorer sérieusement pour faciliter l’intégration locale du projet. Les citoyens, par leur financement participatif sont représentés dans la gouvernance du projet et rémunérés.
Pour aller plus loin
Je vous suggère donc 2 guides de bonnes pratiques pour les projets de méthanisation et d’éoliennes:
La synthèse des bonnes pratiques pour améliorer l’acceptabilité des projets éoliens de Normandie Développement Durable
Le guide de bonnes pratiques pour les projets de méthanisation très complet de l’ATEE Club biogaz, soutenu par l’ADEME
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