Dans cet article, nous nous intéressons à la question des terres rares comme nouvel enjeu environnemental majeur. Aux prises avec la transition écologique, nos sociétés pourtant ne cessent de fabriquer, consommer, jeter… Présents dans de nombreux objets de notre quotidien, aujourd’hui les métaux rares sont sur le devant de la scène ; enjeux écologiques, géopolitiques, sociétales… de nombreuses interrogations gravitent autour de ces minerais dits « rares ».

Les terres rares : un dénomination trompeuse

Les terres rares constituent un groupe de métaux aux propriétés similaires. Également appelées métaux rares, on en dénombre 17 (Scandium ;Yttrium ;Lanthane ;Cérium ;Praséodyme ;Néodyme ;Prométhium ;Samarium ;Europium ;Gadolinium ;Terbium ;Dysprosium ;Holmium ;Erbium ;Thulium ;Ytterbium, et Lutécium).

Malgré leur dénomination, ces métaux ne sont pas si rares que cela. En effet, ils sont relativement abondant dans la croûte terrestre, bien qu’ils soient difficile à extraire et à purifier. Cette appellation survient suite à leur découverte à la fin du XVIII° siècle dans des minerais peu courants à cette époque.

Dans les années 50, l’Afrique du Sud devient le principal producteur après la découverte d’immenses puits de terres rares. Depuis les années 2000, la Chine qui s’est imposée avec plus de 90% de l’offre de ces métaux. Avec elle, les USA, l’Australie, et le Canada multiplient les projets de prospection et d’extraction. Plus récemment, le plus grand gisement de terres rares d’Europe vient d’être découvert dans le nord de la Suède.

Les enjeux environnementaux des terres rares

L’extraction et le traitement des terres rares ont des conséquences environnementales importantes. Les mines de terres rares sont souvent situées dans des zones rurales et peu peuplées, où l’impact sur les communautés locales peut être significatif. Les mines peuvent causer des dommages irréversibles à la vie sauvage et à l’habitat naturel. Elles peuvent également entraîner la contamination de l’eau et de l’air par des métaux lourds et des acides.

Le traitement des minerais de terres rares est également très polluant; Il nécessite l’utilisation de produits chimiques hautement toxiques tels que l’acide sulfurique et l’ammonium. Ces produits chimiques peuvent causer des dommages importants à l’environnement, notamment à la faune et à la flore. Ils peuvent également poser des risques pour la santé humaine.

Il est important de noter que la plupart de la production mondiale de terres rares provient de Chine, où les normes environnementales et les pratiques d’exploitation minière peuvent être moins strictes qu’ailleurs. Cela signifie que les conséquences environnementales de l’extraction et du traitement des terres rares peuvent être encore plus graves dans d’autres régions.

L’usage des terres rares dans la fabrication d’objets de haute technologie

Lorsque l’on parle de terres rares, on pense rapidement au secteur de la haute technologie. Plus particulièrement, on se réfère au secteur du numérique.

En effet, les terres rares sont notamment utilisées dans la fabrication de nombreux produits de haute technologie que nous utilisons quotidiennement. Les éléments de terres rares tels que le neodyme, le dysprosium et le praseodyme sont utilisés dans les moteurs des turbines éoliennes, les batteries de véhicules électriques et les appareils électroniques tels que les téléphones mobiles, les ordinateurs portables et les tablettes.

Les téléphones mobiles en particulier sont devenus un produit de consommation courant, et leur production est en augmentation constante. Selon les estimations, il est prévu qu’il y aura plus de 7 milliards de téléphones mobiles en circulation dans le monde en 2020. Cela signifie que la demande de terres rares pour la production de ces appareils est également en augmentation.

Les terres rares pourraient-elles manquer?

À l’heure où la fabrication d’objets de haute technologie explose, de nombreux experts s’inquiètent de l’état des réserves dans le monde entier.

En outre, nos sociétés ont connues des modifications rapides dans ses rapports au numérique. La crise de la Covid19 a d’ailleurs été un bel exemple de mutation dans nos rapports aux terminaux et à ses multiples possibilités: télétravail, achats à distance, deliveroo etc. Plus que jamais nous avons été connectés au monde extérieur grâce à nos appareils électroniques. La révolution numérique n’a fait qu’augmenter nos besoins en terres rares.

Mais ce n’est pas les seuls problèmes de ce secteur. Il y a aussi l’obsolescence programmée, les phénomènes de mode, l’innovation sans fin… Autant de fait qui pousse à la consommation mais surtout qui augmente inexorablement la fabrication. Alors qu’il nous faudrait continuer à chercher des moyens de réduire l’impact de nos activités ou encore de réduire la consommation de ces produits en favorisant la réparation, le recyclage et l’utilisation de produits alternatifs la tendance ne s’oriente pas vers ces options.

Face à ces constats, on comprend les deux principales inquiétudes des experts. La première concerne le risque d’épuisement des ressources existantes pour poursuivre la fabrication de batterie, d’éoliennes, de panneaux photovoltaïques, de terminaux… Cette courses effrénées  pourrait peser lourd sur les réserves de nos sous-sols.

La seconde est de nature géopolitique. Quand on sait que les réserves exploitées se concentrent dans un nombre de pays très restreint, la crainte de beaucoup d’industriels de voir survenir des tensions d’approvisionnement peut se comprendre. La répartition inégale des stocks sur la Terre exacerbe donc les tensions géopolitiques.

Enfin…

Comme nous l’avons vu tout au long de cet article, nos modes de vie sont extrêmement dépendants des terres rares. Cependant, nous en consommons actuellement beaucoup trop; notamment dans un contexte de transition numérique et écologique. Les métaux rares sont donc devenus un enjeu majeur pour les États du monde entier. Cela implique des craintes géopolitiques et d’épuisement des stocks.

Sources : 

Géo

ADEME

France culture

Reporterre

La Tribune

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *