A travers cet article, nous allons découvrir la technologie des biofaçades: ses nombreux avantages, son entretien, son déploiement à grande échelle.

 

Les microalgues constituent l’un des principaux puits de carbone de la planète: 50 à 70 % de la masse O2 sur terre est produite par ces organismes. Elles ont une capacité d’absorption du CO2 bien supérieure aux plantes terrestres. Connaissant les problématiques des émissions de gaz carboniques en milieu urbain, pourquoi ne pas intégrer ces dernières dans les villes?

Les microalgues en symbiose avec le  bâtiment: concept des biofaçades

De quoi parle t-on? C’est une technologie  mettant en œuvre des photobioréacteurs de culture de microalgues sur les parois de bâtiments. En façade, ces algues sont capables de  bloquer les rayons du soleil en été et diminuer les besoins en climatisation, tout en pouvant consommer (rappelons le, via la photosynthèse) une partie du CO2  produit par le bâtiment, par exemple par les chaudières. Un échangeur thermique est placé à l’arrière des photobioréacteurs afin de réguler la température des aquariums et de capter l’énergie thermique émise par ces derniers pour la rediriger vers le bâtiment (les échanges dans l’autre sens fonctionne de la même manière).

En 2016, la première biofaçade  en France a vu le jour, mise en place au CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment) à Champs-sur-Marne (77). Cette biofaçade de près de 200 m2 est constituée de 16 photobioréacteurs, couvre 4 étages. C’est  une première mondiale. Ce projet a été réalisé par le consortium SYMBIO2 et piloté par une agence d’architecture XTU spécialisée dans les constructions durables.

Le potentiel environnemental des biofaçades est énorme et répond à plusieurs enjeux:

  • Emissions de CO2 du Bâtiment : Une bio façade peut captée 3 à 5 fois plus de CO2 que les espaces verts de nos villes, c’est le constat du laboratoire GEPEA à Nantes. En effet, les rayons du soleil sont mieux captés verticalement (en façade) qu’à travers des bassins.  (Des algues dans nos villes)
  • Gestion des effluents : Il est possible d’intégrer en subsrat, une partie des effluents liquides du bâtiment  pour le développement des microalgues
  • Energie: Grâce à son bâtiment pilote, le consortium a montré qu’il était possible de diminuer de 50% les consommations énergétiques du bâtiment. En hiver, les microalgues captent la chaleur du soleil et la transfèrent à la structure. A l’inverse, en été, la biofaçade joue le rôle d’écran solaire et permet de réduire les besoins en climatisation.

Comment les biofaçades sont-elles entretenues?

Dans le prototype développé par l’agence XTU, l’installation est contrôlée à tout moment par des sondes, qui alertent sur l’état de santé des cultures, le pH, la température,… et le bon fonctionnement du dispositif. L’information est ensuite transmise à l’équipe de maintenance qui intervient si nécessaire. Le bullage, les rythmes et les pratiques culturales sont spécialement étudiés par le laboratoire du GEPEA pour éviter l’adhérence des microalgues aux vitrages et permettre une culture en continu.

Model économique et déploiement à grande échelle ?

Les biofaçades peuvent constituer un modèle économique vertueux. L’entreprise cultivant les algues payent une partie de la régulation du bâtiment et va pouvoir être rentable en vendant sa production. En  effet, cette biomasse fraîche peut être à destination de la nutraceutique, la recherche en santé , la cosmétique ou encore la chimie verte.

La filière est à ses débuts mais se développe en France. Le cabinet XTU  prévoit de déployer 7 démonstrateurs dans les logements collectifs mais aussi dans les résidences de services et étudiantes, l’immobilier de bureau ou encore les usines des eaux. Il cherche activement des partenaires pour mener à biens ses projets…

 

Pour aller plus loin:

Domolandes- microalgues

Actu environnement – Microalgues

Construction21- microalgues

Réduction facture énergétique

Brochure Business- Spéciale microalgues

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