Les chiffres le prouvent : le plaisir de skier chaque hiver n’est pas sans effets sur l’environnement. Mais avec le réchauffement climatique, il n’est pas sûr que les skieurs puissent encore longtemps profiter des espaces enneigés. La logique de l’économie touristique est-elle alors en adéquation avec la réalité climatique ?

 

L’impact écologique du ski : quelques chiffres

 

Les effets bien réels du changement climatique dans les stations françaises

La station de Formiguères dans les Pyrénées-Orientales à 1.500 mètres d’altitude a enregistré une température de 20,7°C en ce mois de janvier 2024. Avec un réchauffement climatique qui se traduit déjà avec un tel niveau de température en moyenne montagne en plein hiver, il faut s’attendre à ce qu’il y ait moins de neige, moins souvent et moins longtemps à l’horizon 2050. (1). Et ce, d’autant plus qu’il est prouvé que l’élévation de température est la plus forte en région montagneuse.

De manière générale, les conséquences du changement climatique sont d’ores et déjà bien visibles dans les montagnes françaises : l’enneigement est moindre, le permafrost fond entrainant des glissements de terrain et les éboulements de glaciers sont de plus en plus fréquents.

Le glacier de la Chiaupe – Crédit photo S Scheidecker

Les professionnels du tourisme en ont conscience. En 2022, Nicolas Provendie, directeur général de la société d’aménagement de la Plagne déclarait : « On est face à un phénomène général de recul des glaciers et de fonte du permafrost. C’est visible à l’échelle d’une vie d’homme »

De nombreuses stations de skis n’ont alors pas d’autre choix que d’écourter leur saison d’ouverture faute d’enneigement. Elles décident aussi de démonter déjà certaines structures d’accès à des glaciers qui reculent fortement comme celui de la Chiaupe en Savoie.

Une vision souvent court-termiste des acteurs du tourisme

Le risque pour l’enneigement des plus de 2 200 stations de ski en Europe fait l’objet d’études. Le but ? Trouver des solutions en fonction de différents scénarios de hausses de températures. L’objectif serait de s’adapter au mieux à la montagne de demain.

Il apparait qu’avec un réchauffement de +1,5°C « seulement », 32% des 2234 stations de ski d’Europe seraient confrontées à un risque très élevé de pénuries de neige.

Alors, les skieurs doivent ils d’ores et déjà renoncer aux plaisirs de la glisse et aux paysages enneigés ?

Dans l’immédiat, la réponse des acteurs semble être souvent le recours à la neige artificielle pour maintenir la pratique du ski à l’identique. Or l’eau au profit des canons à neiges provient de réserves collinaires (stockage d’eau de ruissellement). A l’heure où la ressource en eau est un enjeu crucial, il s’agit pour beaucoup d’une aberration. A la Clusaz d’ailleurs, le projet de retenue d’eau pour assurer l’enneigement de la station a été suspendu par la justice en octobre 2022.

Mais est-ce que le recours à la neige artificielle sera toujours utile à long terme ? Selon les projections de Météo France, non. Au-delà de 3°C de hausse de température planétaire, la neige de culture ne suffira plus à compenser la réduction de l’enneigement naturel,.
Pour l’instant, le solutionnisme technique semble servir la logique économique du secteur du tourisme de montagne. Or cette stratégie, au-delà de son non-sens écologique ne sera rapidement plus viable.

 

Le temps de l’or blanc est terminé mais la logique économique semble encore dicter des stratégies qui vont à l’encontre des préoccupations environnementales. Or certaines stations changent de modèle pour perdurer. Elles offrent des activités autres que le « tout ski » aux touristes, plus de services. Elles innovent donc dans une logique plus respectueuse de l’environnement. Repenser l’avenir de la moyenne montagne pour répondre aux mutations environnementales est donc possible. 

Voici quelques conseils pour profitez des montagnes en hiver : 

6 conseils pour des vacances à la montagne plus écologiques – Les Petits Frenchies

Vacances et sports d’hiver : comment moins polluer ? | Agir pour la transition écologique | ADEME

 

 

 

 

Sources :

Ademe

Commissariat général au développement durable .

Atlas environnemental des stations de ski et des communes supports de stations – avril 2019

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