Début janvier de nombreuses stations de sports d’hiver étaient fermées par manque de neige. La dépendance aux énergies fossiles, l’envolée du prix de l’énergie et le réchauffement climatique pose la question de leur avenir et de l’évolution de leur modèle économique.

Temps de lecture : 3 minutes

Une dépendance aux énergies fossiles

Tout d’abords, les amateurs de sports d’hiver doivent se rendre dans des stations éloignées des grandes métropoles. Même si des solutions de transports en commun (train, bus…) sont possibles, la majorité des déplacements sont réalisés en voiture. En station, de nombreux appartements ont été construits dans les années 70 et 80. Ce sont de vraies passoires thermiques et un grand nombre sont encore chauffés au gaz, voir au fuel. Le sujet de leur rénovation thermique se pose avec acuité ainsi que tout simplement la possibilité de continuer à les louer.

Une envolée du prix de l’énergie

Concernant le fonctionnement du domaine skiable, les stations font actuellement face à l’envolée du prix de l’énergie qui impacte fortement leurs coûts de fonctionnement. Les dameuses constituent le premier poste énergétique d’un domaine skiable devant les remontées mécaniques qui utilisent de l’énergie électrique, sujet également à de fortes variations de prix.

Une neige de plus en plus rare

Les différents scénarios prévoient une neige de moins en moins importante pour les stations les plus basses en altitude. Temporairement la plupart des stations se sont équipées de canon à neige pour compenser un enneigement insuffisant mais cette stratégie montre ses limites. En effet la ressource en eau nécessaire commence à poser question. Les ressources énergétiques nécessaires pour produire de la neige artificielle sont également importantes. Le manque récurrent de neige pour les stations les plus basses les condamnent à plus ou moins brève échéance.

Quel impact économique ?

En France, 250 stations attirent 10 millions de touristes chaque année, générant 55 millions de journée de ski. Environ 120 000 emplois dont 55 000 sont saisonniers dépendent des sports d’hiver. On comprends mieux pourquoi la transition vers des activités de montagne plus respectueuse de l’environnement est difficile, mais pour autant nécessaire.

Imaginer de nouveaux modèles économiques et écologiques

Pour certains, le ski alpin fait déjà parti de l’ancien monde. Pour autant, il reste pour de nombreux amoureux de la montagne, synonyme de liberté, de grands espaces et de plaisir. Faut-il oublier tout cela ? Les stations de sports d’hiver vont  devoir se réinventer. Elles ont déjà commencé à proposer de nouvelles activités principalement l’été avec le développement du VTT de montagne, de la randonnée qui connait un succès croissant et d’activités plus sportives comme l’escalade ou les via ferrata.

Quelles pistes pour faire évoluer la pratique du ski ?

L’hiver reste encore concentré sur la pratique du ski alpin. Le développement du ski de randonnée pourrait être un premier début de réponse. Sans sacrifier au plaisir de la glisse et sur des itinéraires adaptés au niveau de chacun, il permettrait de profiter pleinement des grands espaces de la montagne en limitant l’impact écologique. Les stations pourraient garder les installations principales permettant d’accéder aux sommets puis organiser des itinéraires sécurisés à travers un réseau de refuges bien équipés. Ceci permettrait de garder les infrastructures permettant aux populations locales de continuer à travailler sur leur territoire.

Une chose est prévisible : c’est la fin d’un modèle unique organisé autour de l’or blanc. Les stations de sports d’hiver vont devoir construire une variété de réponses adaptées à leur territoire. Pour tous, cela passera certainement par des renoncements et le deuil de l’or blanc au profit de pratiques plus écologique.

Lien utile  :

Outside : Ski, Comment les stations françaises se réinventent

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