Le transport maritime est un poste majeur de la production et d’émission de gaz à effet de serre. En effet, elles sont estimées à 2,89% du total mondial en 2018. Elles vont même augmenter d’ici à 2050 si aucune mesure effective n’est adoptée. Il est urgent pour les acteurs publics et privés d’accélérer la décarbonation des moyens de transport maritime.

 

L’Organisation Maritime Internationale, ses forces et faiblesses

Le sujet de la décarbonation maritime est au cœur de l’actualité. L’Organisation Maritime Internationale (OMI) s’en est emparé il y a déjà quelques années. Cette institution de l’ONU est spécialisée dans les questions maritimes internationale. En 1973, elle éditait un traité contre la pollution émise par les navires en mer, la convention MARPOL. A partir des années 90 et l’essor des conventions et sommets sur le sujet du climat, a permis de sensibiliser les acteurs publics à ces problématiques.

Le secteur maritime a l’opportunité d’avoir une organisation spécialisée, pouvant insuffler des idées créatives et innovantes. Elle a récemment fixé des règles pour ses navires ; l’indice énergétique des navires, le Energy Efficiency Index for Ships In Service. Il permet de calculer les performances de ces derniers. Cette institution a fixé un objectif audacieux de 100% de décarbonation d’ici 2050. Pour l’atteindre, une stratégie concernant la réduction des émissions des gaz à effet de serre (GES) cherche à mettre en place des solutions. Par exemple, un système de collecte de données a été mis en place pour permettre d’avoir une vision claire sur les éléments à améliorer.

Toutefois, le mode de fonctionnement de l’OMI nécessitant la concertation et le consensus est source de complexité. En effet, les pays membres n’ayant pas tous la même vision, le processus décisionnel en est rallenti. Trop lent comparé au défi de la transition nécessaire.

 

Des initiatives internationales localisées

Ailleurs qu’à l’OMI, il est possible de voir émerger des initiatives intéressantes. Par exemple, l’Union Européenne a mis en place le programme Fit For 55, dont l’objectif de neutralité carbone est fixé à 2055. Le volet maritime inclue notamment une obligation de paiement pour les exploitants de navires en fonction de leurs émissions de carbone.

De plus est inclus un programme, FuelEU Maritime. Il vise à encourager l’utilisation de carburant à faible teneur en carbone, afin d’abandonner le pétrole lourd, plus polluant. Ces types de carburants regroupent entre-autre, l’e-méthanol, l’hydrogène, ou les biocarburants avancés. En plus, il est possible d’imaginer des systèmes complétés par une propulsion éolienne. Ces projets ne sont pas encore totalement finalisés et il existe encore de la recherche et développement sur le sujet.

 

Des initiatives privées à approfondir

Les acteurs publics ne sont pas les seuls à réfléchir sur des concepts innovants et façon de décarbonation. Par exemple, le projet Oceanwing vise à mettre en place une propulsion hybride. Cela fonctionne grâce à une propulsion mécanique traditionnelle et l’énergie éolienne. Ainsi, cette solution pourrait par la suite, s’appliquer aux navires de fret, notamment par l’installation de voiles. Les rotations réalisées par les navires étant très importantes, la moindre avancée est multipliée : les voiles permettent ainsi d’économiser une partie du carburant.

Les armateurs peuvent aussi avoir un poids considérable dans l’avancée de la décarbonation. MAERSK, a par exemple pris la résolution de mettre en service une vingtaine de navires au méthanol, entre 2023 et 2025.

D’autres entreprises privées, comme le géant Shell ou bien la Mediterranean Shipping Company (MSC) sont des acteurs de premier plan sur la décarbonation. Des solutions dites « nettes zéro carbone » sont envisagées, sur l’utilisation de carburant de synthèse performants.

 

Dès lors, la voie du transport maritime est ouverte, il s’agit pour les acteurs de s’aligner et de collaborer ensemble afin d’atteindre les objectifs à l’horizon 2050. 

 

Sources :

Oceanwings, une contribution à la décarbonation du transport maritime

Transport : dernière ligne droite pour le paquet « Fit for 55 »

Décarbonation des navires : l’OMI a fixé les règles du jeu pour 2023

Réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des navires

MEPC 78 : de nouveaux progrès en faveur de la décarbonation du transport maritime ?

 

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