Le réchauffement climatique issu de dérèglements cycliques des saisons est une réalité tangible avec des conséquences dramatiques pour certaines populations de notre planète. Ces dernières subissent ces conséquences dont les causes sont principalement les activités humaines dans les pays développés. Il s’agit de la production et l’usage des combustibles fossiles comme le pétrole, le gaz, le charbon avec leurs émissions gaz à effets de serre.

Pour mieux comprendre ce phénomène, nous avons choisi d’aller voir au Sahel où la vie est de plus en plus difficile pour ces autochtones qui y résistent pour y exister. Les populations touarègues vivant à Ag-Infananagh, commune de Tilemsi (à une cinquantaine de kilomètre de Gao) au Nord du Mali, sont arrivées il y a 15 ans suite à des sécheresses répétitives survenues sur leur territoire d’origine dans la commune rurale de Taboye, à près d’une centaine de kilomètres de là. Ces sécheresses au fil des années ont dénaturé leur environnement. Les arbres séchaient et la végétation ne poussait plus. Pendant plusieurs années, elles ont tenu dans l’espoir, en pensant à un lendemain meilleur via un rétablissement naturel de l’écosystème. Ce temps d’attente leur a coûté très cher. Elles ont perdu presque la totalité de leurs animaux dont les dromadaires et les moutons. Face à la perte de leur cheptel et à la précarité de leur vie, elles ont décidé de partir s’installer dans une autre commune autour d’une mare. Ne pouvant plus être nomades en raison de leur manque de cheptel, elles se sont résignées à se sédentariser et ont démarré des activités d’élevage domestique.

Mais, elles sont confrontées également à des besoins nouveaux liés à la sédentarisation : la santé, l’éducation, l’eau potable, maraîchage entre autres. Leurs anciens pâturages et puits sont devenus inhabitables.

Les conséquences d’un tel déplacement sont multiples :

  • Premièrement, elles quittent un mode de vie (nomadisme) qu’elles maitrisent pour un nouveau (sédentaire) face auquel elles sont complètement démunies et dépendantes.
  • Deuxièmement, elles se sont vues contraintes de quitter leur terre d’attachement, de laisser derrière elles des repères et des liens sociaux ancestraux.

Ces populations peuvent être considérées aujourd’hui comme des déplacés climatiques car ce sont bien des conditions climatiques inédites et répétitives qui sont à l’origine de leur exode. Elles n’ont pas eu le choix face à une nature hostile et qui se dégradait tous les jours.

Ces victimes des changements climatiques sans être responsables de cet état de fait, doivent continuer de survivre malgré tout. Suite au cri de secours de la communauté vivant à Ag-Infananagh porté par certains de ses fils, le village dispose aujourd’hui d’une école primaire pour ses enfants, d’un centre de santé, d’un château d’eau potable équipé de panneaux solaires photovoltaïques, d’un jardin maraîcher, d’un artisanat et de quelques boutiques d’articles divers de premières nécessités.

Le village d’Ag-Infananagh est un exemple de résilience face aux changements climatiques. Il reste tout de même, comme tous ceux qui sont dans cette situation, exposé à des sécheresses de plus en plus violentes et fréquentes, des pénuries d’eau, de fortes tempêtes de sable inhabituelles.

L’espoir de ces populations pourrait être les actions de solidarité et de coopération issues des pays développés avec des fonds climats pour réduire les souffrances de ces populations victimes en partie de leurs activités de « croissance économique ».

 

 

 

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *