Le financement participatif est en pleine croissance, notamment dans le cadre de la transition énergétique. Ce jeune outil permet à chaque citoyen de soutenir, à son niveau, les projets qui portent ses valeurs. 

Comprendre le financement participatif

Né au XVIIIe siècle [1], le financement participatif, ou crowdfunding, s’est démocratisé au début des années 2000 grâce à Internet. Depuis lors, les entrepreneurs financent leur projet de façon alternative, typiquement sans prêt bancaire, et gagnent en simplicité et rapidité [2]. De leur côté, les citoyens peuvent investir dans des projets qui leur correspondent en toute transparence. Cette lisibilité est devenue possible grâce à la maturité des plateformes regroupant les différents projets en les analysant et en les sélectionnant pour éviter, autant que possible, les escroqueries.

Dans ce contexte, plusieurs formules s’offrent alors : le don (avec ou sans contrepartie), le prêt (avec ou sans intérêt), l’investissement (en capital, en obligation) [3]. Tout dépend de l’usage qui sera fait des capitaux collectés. Par ailleurs, bien que ce mode de financement reste modeste comparativement aux prêts bancaires, la dynamique est très forte. En 2021, il représentait près de 1,9 milliard d’euros en 2021, soit 8 fois plus qu’en 2016 [4] et 64 fois plus qu’en 2012 [3].

Don pour la transition écologique

Le financement participatif pour la transition énergétique

Cette dynamique s’applique aussi à la transition énergétique, où l’accélération est même plus forte puisque, entre 2016 et 2021, la part du montant total collecté a doublé, passant de 11 à 185 millions d’euros[5]. Cette attractivité s’explique notamment par des taux de rentabilité autour de 6%, 2 fois plus que le livret A. Pour les parcs éoliens et les fermes solaires, la maturité des solutions techniques ainsi que la prévisibilité de la production électrique rendent le placement plutôt sûr.

Par ailleurs, un des grands avantages est de rapprocher les riverains des projets qui impactent leur territoire. Ainsi, ils s’approprient non seulement les projets, mais, en plus, ils en récoltent les bénéfices. Dans ce contexte, certains projets sont exclusivement ouverts aux habitants du territoire comme le projet de parc photovoltaïque des Pyrénées-Orientales. D’autres projets sont ouverts d’abord aux riverains puis à l’ensemble de la population comme le réseau de froid à Paris.

Les limites du financement participatif

La maturité des technologies et des plateformes n’affranchit pas de regarder les projets en détail, de vérifier les contrats et de se faire conseiller le cas échéant. Pas question de mettre une pièce dans chaque projet, façon machine à sous de Las Vegas. Tout investissement financier comporte des risques. Les plateformes, du moins les plus sérieuses, le rappellent régulièrement au cours de la navigation. Impossible alors d’ignorer que le capital investit peut être perdu, partiellement ou en totalité. Pour limiter les risques, il vaut mieux alors placé de plus petites sommes sur plusieurs projets avec la même rigueur dans le choix

Ensuite, le conseil le plus précieux qui est donné est que « seul l’argent dont vous n’avez pas besoin dans l’immédiat » peut être investi. Ce conseil montre que, malheureusement, ce type de placement ne peut pas être accessible à tous, mais avec un montant minimum de 10€ et des délais d’indisponibilité de 1 à 5 ans, ils cherchent à être accessible au plus grand nombre.

Financement participatif

Enfin, la transition ne s’arrête pas à l’énergie, on peut vouloir soutenir des projets autour de la biodiversité, l’alimentation ou même la ville durable. Pour trouver des projets qui vous correspondent, vous pouvez visiter la plateforme portée par Bpi France. D’ailleurs, ce portail agrège aussi de nombreux projets autour d’autres domaines d’impact, comme la culture, l’éducation ou la lutte contre l’exclusion.

Sources

[1] Selmer, C. (2018). Outil 41. Le financement participatif ou crowdfunding. Dans : C. SelmerLa Boîte à outils du Responsable financier (pp. 140-141). Paris: Dunod.

[2] Ben Slimane, F. & Rousselet, E. (2018). Le financement participatif (ou le crowlending) aux PME et TPE : mythes et réalités d’une innovation financière. Innovations, 56, 15-39.

[3] Crowdfunding : tout savoir avant de se lancer !

[4] +84% en 2021 : le crowdfunding accélère encore sa croissance

[5] Crowdfunding : 185 M€ pour la transition énergétique

Pour continuer sur le sujet

Le financement participatif des ENR continue de croitre

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