Pour répondre à la forte diminution du nombre d’agriculteurs en France, le ministre l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, a présenté un ensemble de mesures le 15 décembre 2023. Ces mesures font partie du nouveau Pacte d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture.
Un tiers des agriculteurs partiront à la retraite dans dix ans, chiffre amer pour l’agriculture et la souveraineté alimentaire française.
Il y a donc une urgence dans le renouvellement des agriculteurs français. Pour répondre à cet enjeu majeur des prochaines décennies, le ministère en charge de l’Agriculture prépare depuis décembre 2022 un pacte et une loi d’orientation et d’avenir agricoles (PLOAA), renommé Pacte d’orientation pour le renouvellement des générations en agriculture.
Une concertation publique pour résoudre ce défi
Depuis décembre 2022, et pendant six mois, une « grande concertation » a été menée au niveau national et régional, notamment auprès du monde agricole, de l’enseignement agricole, des élus locaux, du milieu associatif ou encore auprès du grand public. La consultation publique s’est achevée le 30 avril 2023.
L’objectif était clair : « Former et installer une nouvelle génération d’agriculteurs ». Pour atteindre cet objectif, trois défis étaient à prendre en compte dans la formulation de mesures pour atteindre l’objectif : adapter l’agriculture face au changement climatique ; réaliser la transition agroécologique ; renforcer la souveraineté alimentaire.
Un pacte articulé autour de 4 axes
Suite à la consultation publique, quatre axes d’actions ont été identifié, avec une série de mesures pour chacun d’entre eux :
- L’orientation et la formation : avec notamment la création en 2025 d’un « Bachelor Agro », diplôme Bac +3 ;
- L’installation : déploiement dès 2024 d’un portefeuille de 2 milliards d’euros de prêts garantis par l’État pour soutenir les installations et les prises de risques pour s’adapter au changement climatique et réaliser les transitions ;
- La transmission : création d’un réseau France services agriculture comme point d’accueil obligatoire pour tous les porteurs de projet, et qui proposera un accompagnement adapté aux divers modèles agricoles ;
- L’adaptation et la transition face au changement climatique : soutien accru aux pratiques agroécologiques, dont celles de l’agriculture biologique.
Un projet qui manque d’ambition ?
Ces mesures ont été présentées en partie par le ministre de l’Agriculture et de la Souveraneté Alimentaire le 15 décembre.
Le retour du monde agricole sur ce pacte n’est globalement pas positif : ces mesures ne sont pas chiffrées, et manquent d’ambition selon plusieurs acteurs. Le président du syndicat majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a notamment exprimé que le périmètre retenu pour ce pacte était « assez consensuel » dans un contexte d’absence de majorité absolue à du gouvernement à l’assemblée.
Le pacte est en effet focalisé sur l’objectif de « faire émerger une nouvelle génération », d’après Marc Fesneau, alors qu’Emmanuel Macron avait comme promesse de campagne une « loi d’orientation agricole ».
Le projet de loi présenté le 24 janvier
Certaines mesures figurent dans un projet de loi qui sera présenté au conseil des ministres le 24 janvier 2024 comme l’a annoncé le cabinet du ministre en charge de l’agriculture.
Est-ce que le projet de loi sera plus convainquant que le pacte présenté en décembre ? Suffira-t-il pour faire face à la chute du nombre d’agriculteurs en France et au départ à la retraite d’un tiers d’entre eux d’ici 2030 ?
Réponse ce 24 janvier, et dans les prochaines années pour évaluer l’évolution de l’agriculture, secteur clé pour la souveraineté alimentaire de la France et pour son économie.
Chute du nombre d’agriculteurs en France – Le Monde
Présentation du pacte d’orientation – Le Monde
Présentation du projet de loi – Le Figaro
Crédit photo : Lur Berri
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