Avez-vous entendu parler du métavers ? C’est un sujet à la mode en ce moment, remis au goût du jour et porté par les GAFAM et notamment Facebook. Le réseau social a décidé d’en faire sa nouvelle mission, et promet à l’horizon de quelques décennies, un nouveau monde, virtuel et fictif. Chacun pourrait s’y rendre via des objets connectés, voir ses amis, faire ses courses en ligne, vivre sa vie autrement. 

C’est vers cette destination que le numérique tend. Loin de moi l’idée d’évoquer ici les raisons éthiques pour lesquelles un tel projet serait problématique. C’est en revanche un excellent point d’entrée pour vous dire ceci : on est mal. 

Pourquoi ? Parce que, contrairement à ce que l’on vous a fait croire, le numérique ne permet pas de sauver les arbres et la planète, bien au contraire ! 

La pollution est aussi numérique !

Pour reprendre les mots de la célèbre ONG Greenpeace, la pollution numérique désigne « toutes les formes de pollution engendrées par le secteur informatique ». Et elles sont nombreuses : émissions de gaz à effet de serre, contamination chimique, érosion de la biodiversité, production de déchets électroniques… 

On a cru (à tord) que le numérique permettait de générer moins de déchets. Pourtant, les déchets sont bien là. Seulement, ils se concentrent essentiellement lors de la phase de fabrication des terminaux, les rendant invisibles aux yeux des consommations.
Par exemple, prenons un ordinateur. Combien pèse t-il ? Environ 2 kg, mais pas seulement. En se penchant sur son analyse de cycle de vie, on se rend compte qu’il pèse également 800 kg en matières premières utilisées, et donc, en déchets. C’est colossal.

Pour continuer sur la lancée des « fun » facts que vous ignorez sur le numérique, je vous présente votre boite mail ! C’est une véritable poubelle ! Des milliers de mails, dont la moitié n’est même pas ouverte, avec de multiples pièces jointes et destinataires.
Mais savez vous qu’un simple e-mail sans pièce jointe, c’est environ 10 grammes de CO2 émis dans l’atmosphère, l’équivalent du bilan carbone d’un sac plastique ? Et ce, même stocké ! On appelle cela la « pollution dormante ». Il est grand temps de faire du ménage là-dedans !

Le numérique aujourd’hui, c’est ainsi jusqu’à 4% des émission mondiales de CO2 : plus que le secteur de l’aviation ! Et vous l’avez compris avec l’introduction, ce n’est pas du tout parti pour diminuer ! En décomposant, le Shift Project s’est rendu compte que l’empreinte carbone du numérique se situait à 45% sur la production et à 55% sur l’utilisation des terminaux. C’est donc un tord partagé, entre (en gros) les industriels, et nous !

Mais alors que faire à notre échelle ?

Il existe plusieurs angles d’attaque, en fonction de l’engagement et de la marge de manoeuvre de chacun. Mais voici une liste d’actions à mettre en place pour améliorer son bilan carbone personnel.

Idée 1 : Éviter le suréquipement électronique 

Chaque Européen possédera en moyenne neuf équipements connectés en 2021. Il peut s’agir de son smartphone, de son ordinateur, mais également de réfrigérateur connecté ou d’ampoules, en passant par le Google Home. Tout ceci est-il vraiment utile ? On est en droit de se poser la question, surtout, étant donné le coût de tels gadgets.

À la place, vous pouvez envisager de réduire le nombre de vos terminaux en refusant de cumuler, si possible, ordinateur ou téléphone professionnel et personnel. Il est également envisageable de mutualiser au sein d’une même famille des équipements électroniques, surtout dans la mesure où chacun n’a pas la même consommation ou les mêmes besoins. Méfiez-vous également des objets connectés et intelligents que vous n’utilisez que par accès de « feignantise » : je pense par exemple à une gourde connectée (pour vous rappeler de boire, comme si vous ne pouviez pas y penser seul), ou à des interrupteurs à commande vocale.

Idée 2 : Allonger la durée d’utilisation des équipements et les réparer

Êtes-vous un pigeon Apple ? Moi oui, et j’en ai quelques uns dans mon entourage. Beaucoup veulent le dernier iPhone dès qu’il sort, même si l’ancien modèle est en état de marche. En fait, c’est le cas de près de neuf Français sur dix, qui remplacent leur téléphone avant même qu’il ne soit hors d’usage. C’est vraiment dommage, surtout quand l’on sait que la production compte pour la moitié de l’empreinte carbone d’un téléphone, sur l’ensemble de sa durée de vie.

Mais alors, en plus d’acheter moins fréquemment, comment faire pour allonger son utilisation ? Vous pouvez par exemple utiliser des coques pour vos appareils, faire en sorte de ne pas les cogner ou les faire tomber, ou mettre des écrans de protection. Un grand sujet également, ce sont les batteries au lithium. Beaucoup ne savent pas comment les utiliser pour les ménager au maximum. Voici plusieurs lignes de conduite pour bichonner sa batterie :

  • ne faut pas la laisser se vider complètement,
  • ni charger toute la nuit, ou généralement trop longtemps, 
  • il faut également la protéger des températures extrêmes

De-même, prenez le réflexe de réparer plutôt que remplacer : parfois il s’agit simplement de changer la batterie, ou d’enlever la poussière de son ordinateur pour le rendre comme neuf (ou presque).

Idée 3 : Travailler sa consommation de contenu

En rédigeant ce paragraphe, je me parle surtout à moi. J’ai une consommation absolument astronomique de contenu en ligne, et notamment de vidéos YouTube. C’est un peu l’écueil de ma génération, ayant grandi avec le média, et s’en servant à la fois pour le divertissement et l’information. Même si c’est une activité récente, les vidéos en ligne sont à l’origine de près de 1 % des émissions de CO2 mondiales, et représentent environ 80 % du flux de données. Ainsi, c’est un levier important de réduction de ses émissions de carbone personnelles. 

Quelques bonnes pratiques sont à considérer : 

  • télécharger les fichiers plutôt que streamer, 
  • ne pas encombrer le Cloud mais préférer des supports matériel comme des clés USB ou des disques dur, 
  • désactiver les lectures automatiques et autres fonctionnalités destinées à happer votre attention et à consommer toujours plus de contenu, 
  • faire en sorte de baisser les résolutions et tailles de fichiers au maximum pour diminuer leur empreinte.
Idée 4 : Devenir le pro du mail 

Comme expliqué précédemment, les boîtes mails sont réellement problématiques. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il y a plein de petites actions qui peuvent nous permettre à tous de les rendre moins consommatrices et émettrices, et de devenir des professionnels du mail. 

Par exemple, ne solliciter que les destinataires réellement impliqués. Cela veut dire ne pas les multiplier et aller à l’essentiel. De-même, ne pas accumuler les pièces jointes inutiles et préférer le transfert via clé USB si possible. Également, faites attention à bien la nettoyer régulièrement pour ne pas stocker de vieux mails lus. Il existe plusieurs outils pour les détecter et les supprimer. Il est également possible de configurer sa boîte mail afin qu’elle les supprime au bout d’un certain temps. Une autre bonne chose à faire également, est de se désabonner de toutes les newsletters auquel vous vous êtes un jour abonné et qui s’accumulent dans votre mail sans que vous les lisiez. Vous aurez l’esprit bien plus libre, je vous le garantis !

Une vidéo explicative sur le sujet ? N’avez-vous rien écouté à  ce que je vous ai dit alors… Bon aller, je vous la montre quand même ! Voici un reportage de France 3 Grand Est expliquant le sujet avec d’autres mots.

 

Jade SURDEAU

MS Acteur Pour la Transition Énergétique, Audencia BS

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