L’étude récente de l’ADEME relative à la mobilisation écologique des salariés est riche en enseignements sur le développement des dispositifs de mobilisation en entreprise, leur dynamique et les conditions de leur réussite.
Fresque du climat, atelier 2tonnes, défi Ma petite planète, vous avez peut-être déjà vu ou entendu ces noms dans les couloirs du bureau ou sur une affiche près de la machine à café ? Ces initiatives témoignent du phénomène grandissant de l’engagement écologique des salariés. L’ADEME, associée à quatre partenaires du domaine de la RSE a publié récemment la synthèse du projet « Ecotaf », étude sociologique relative à la mobilisation écologique des salariés. Nous vous en expliquons les principaux enseignements.
Des dispositifs de mobilisation variés
Les dispositifs soutenant l’engagement écologique des salariés dans le cadre de leur travail sont variés et cherchent tous à susciter le passage à l’action. L’étude ECOTAF établit une typologie de ces dispositifs fonction de leur stratégie d’incitation :
- des ateliers qui jouent sur les dynamiques du groupe de pairs ;
- des parcours de formation ou d’accompagnement jouant le rôle d’un rite de passage ;
- des plates-formes digitales basées sur la mise au défi, la compétition et la dimension ludique ;
- des réseaux ou fédérations de groupes de salariés activistes de l’écologie en entreprise qui renforcent les capacités d’action locale des groupes et leur apportent une dimension politique.
Le but des dispositifs de mobilisation varie entre deux grands pôles : la transformation personnelle et le changement organisationnel.
Pour porter leurs fruits, il est essentiel que ces dispositifs s’insèrent dans l’entreprise et se coordonnent avec ses acteurs, notamment ceux en charge de la RSE.
Une mobilisation dans le sillage de la RSE
Dans une entreprise, l’initiative de ces démarches peut émerger spontanément des salariés, notamment ceux en recherche de sens au travail. Une décision de l’entreprise peut également être à l’origine du lancement d’un dispositif de mobilisation, souvent relayée par un responsable RSE.
La multiplication de ces dispositifs s’inscrit dans un contexte plus général de montée en puissance de la RSE dans les entreprises. La mobilisation des salariés renforce ainsi souvent les objectifs et les actions préexistantes de la RSE. Les dispositifs de mobilisation écologique étudiés entretiennent un terreau favorable à l’acculturation des salariés aux enjeux de la transition, l’intégration des objectifs de durabilité dans les métiers et la valorisation de la marque employeur.
8 salariés sur 10 choisiraient de rejoindre une entreprise engagée pour la transition écologique, à offre équivalente
Sondage de l’Institut CSA pour l’ADEME et Linkedin réalisé en 2021
Les clés d’une mobilisation réussie
La mobilisation écologique des salariés se met en place grâce à une dynamique faisant interagir les acteurs de l’entreprise de façons variées.
Les salariés « moteurs », porteurs de projet, jouent un rôle essentiel pour initier la mobilisation. Dans le cas des actions initiées par les services RSE, le soutien viendra des salariés « relais » Toutefois, pour tous ces salariés, le temps apparait comme le principal point dur, faute de pouvoir bénéficier d’un temps dédié à leurs actions écologiques.
L’attitude des responsables RSE est également déterminante dans la diffusion de la mobilisation écologique au sein de l’entreprise et peut s’avérer variable. Ainsi, la RSE « facilitatrice » aiguillera les salariés, tandis que la RSE « garde-fou » tentera d’aligner les objectifs des salariés avec ceux de l’entreprise. Enfin, la RSE « suiviste » n’hésitera pas à s’appuyer sur l’expertise des salariés moteurs.
Enfin, la généralisation de la mobilisation écologique dans l’entreprise demande d’enrôler aussi les dirigeants. L’appui de ces derniers, facteur de succès et d’impact des dispositifs, reste très dépendant de leur sensibilité personnelle à l’écologie. Certains dirigeants pourront être attentifs à un discours soulignant l’intérêt « business » des actions de mobilisation. Toutefois, le levier d’intéressement majeur semble être celui de l’expérience du dispositif par les dirigeants eux-mêmes, par exemple à l’occasion d’un atelier 2tonnes dédié au COMEX.
L’étude ECOTAF démontre qu’en quelques années, le phénomène mobilisation écologique des salariés s’organise et a pris une autre ampleur. Notons cependant que les entreprises observées dans cette étude sont principalement des grandes sociétés et les personnes interrogées majoritairement des cadres. Du chemin reste sans doute à parcourir pour généraliser cette tendance. Néanmoins, au regard de l’importance des défis environnementaux actuels, chacun peut trouver comment agir à son niveau. Et vous, avez-vous mis en place des actions dans votre cadre professionnel ? N’hésitez pas à partager vos bonnes idées, difficultés ou réflexions en commentaires.
Pour en savoir plus :
ECOTAF : la mobilisation écologie des salariés – La librairie ADEME
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