UNE AUTRE FAÇON DE CONSOMMER –

Et si on supprime la date de péremption sur les aliments !

Le gaspillage alimentaire est un phénomène mondial et un problème majeur en termes d’impact économique, écologique et social. Cela se produit à tous les niveaux de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, des agriculteurs aux consommateurs. Cela peut être dû à une sous-estimation des besoins, à des pratiques de production et de distribution inefficaces, à des normes de qualité excessives et à des habitudes de consommation irréfléchies.

Restes de repas, fruits et légumes, produits entamés, produits non déballés, boissons, liquides alimentaires, pain. Chaque année, un Français jette à la poubelle plus de 20 kg de denrées alimentaires. © highwaystarz, Fotolia

En France, la part de nourriture gaspillée chaque année représente 10 millions de tonnes de produits par an, soit l’équivalent de 16 milliards d’euros.

Une partie de cette somme extravagante revient à la mauvaise appréciation des dates de présomption sur nos aliments. Le consommateur est confus entre les termes « à consommer avant… », « à consommer de préférence avant … », qui limitent la perception du risque alimentaire sur sa santé.

Une date de présomption est une date limite estimée pour la consommation d’un produit alimentaire, basée sur des critères de qualité et de sécurité alimentaires. Elle sert à indiquer aux consommateurs la période pendant laquelle le produit peut être consommé sans risque pour la santé. Une fois que cette date est dépassée, le produit peut ne plus être consommé sans risque, même s’il n’est pas nécessairement périmé. On jette parfaitement du consommable.

On note que les foyers français jettent chaque année 5,5 millions tonnes d’aliments comestibles (chiffres ADEME).

On copie nos voisins les British

La suppression de la date de péremption sur les aliments a été déjà entrepris en Grande-Bretagne. Quelques enseignes de distribution alimentaire ont d’ores et déjà retiré les dates de consommation recommandée sur plusieurs produits. Par exemple en 2022, Waitrose (supermarché) qui a pris l’initiative sur près de 500 produits, surtout des fruits et légumes sous emballage. Ainsi que Marks & Spencer, la plus importante chaîne de supermarchés du Royaume unie a supprimé la date limite sur le lait. Les consommateurs sont invités à faire preuve de jugement et de sentir le produit avant de le consommer. On compte bien d’autres qui ont pris cette initiative engageante.

Contrairement à l’initiative britannique, l’union européenne reste vigilante sur l’indication de la date de limite de consommation d’un produit alimentaire. Supprimer la date de limites de consommation, qui répond à une exigence de sécurité sanitaire, est considéré comme une atteinte au droit à l’information du consommateur.

En Grande-Bretagne, on trouve désormais à la place de la date limite de consommation (DLC) « à consommer de préférence avant le …  » C’est-à-dire une date de durabilité minimale (DDM). La date de durabilité minimale est une date indicative. Une fois la date dépassée, le produit perd de ses qualités gustatives ou nutritives (baisse de la teneur en vitamines par exemple), mais n’est pas dangereux pour la santé. C’est le cas par exemple des produits secs, stérilisés ou déshydratés (café, lait, jus de fruits, gâteaux secs, boîtes de conserve…)

Cependant, il est important de noter que la DDM ne garantit pas que le produit sera périmé à ce moment, et que les consommateurs doivent évaluer l’état du produit en fonction de leur propre jugement et de leurs sens pour déterminer s’il est sûr à consommer.

Il faut savoir qu’en France un produit peut être proposé à la vente avec une DDM presque atteinte ou dépassée ne constitue pas une infraction.

Les enseignes de déstockage tels que NOZ ou Bravo les affaires proposent des produits alimentaires (généralement sous vides et pas frais) dont la DLC est quasiment atteinte ou dépassée, un système qui leur permet de proposer des prix très bas. Ces enseignes tournent en plein régime en raison de la crise et voient leurs stocks se multiplient chaque année.  À dire que les Français achètent des aliments dont la DDM est dépassée n’est plus impossible.

 

L’initiative Too Good To Go

Too Good To Go est une plateforme de commerce en ligne de réduction des déchets alimentaires. Elle a été créée pour aider à lutter contre le gaspillage alimentaire en permettant aux consommateurs d’acheter des produits alimentaires invendus à un prix réduit à la fin de la journée. Les restaurants, les boulangeries et les supermarchés peuvent publier leurs produits invendus sur l’application et les consommateurs peuvent les récupérer à un horaire désigné.

En achetant des produits invendus, les consommateurs peuvent contribuer à la lutte contre le gaspillage alimentaire, tout en économisant de l’argent et en consommant des produits frais. De plus, les entreprises peuvent réduire leur coût en évitant de jeter des aliments non vendus.

Too Good To Go est actif dans plusieurs pays et continue de développer son réseau pour aider à réduire le gaspillage alimentaire dans le monde entier.

Dans un contexte d’urgence climatique, il est important de changer notre perception de la nourriture et de la considérer comme une ressource précieuse plutôt que comme un produit jetable. En travaillant ensemble pour adopter des pratiques plus durables, nous pouvons réduire le gaspillage alimentaire et améliorer notre impact sur l’environnement.

 

Nesrine B.

https://www.service-public.fr/

https://www.capital.fr/

https://expertises.ademe.fr/

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