Quand on dit maison « autonome », de quoi parle-t-on ?

Une maison « autonome » est une habitation capable de fonctionner en totale indépendance des réseaux : eau, électricité, gaz. Choisir d’habiter dans un lieu autosuffisant est avant tout un choix de société guidé par de fortes convictions écologiques et économiques. Cette décision est bien souvent entourée d’une dimension sociale et sociétale, du vouloir faire soi-même ou tout au moins d’en maîtriser son fonctionnement.

Un choix de vie bien mesuré

Il n’est pas donné à tout le monde de vivre dans ce genre de foyer où tout a été calculé pour limiter l’impact écologique sur la planète. Il faut même posséder de grandes convictions « responsables » et être surtout bien informé de ce que ça implique, un retour en arrière serait compliqué. Le fil conducteur est de refuser tout gaspillage, de consommer le moins possible afin de limiter son empreinte écologique, tout en se conformant à ce que nous offre la nature. Autrement dit, sobriété, économie et respect de l’environnement.

Une construction autosuffisante, sobre et responsable 

Tout commence par l’implantation, ce point là n’est pas différent du standard de l’habitat, si ce n’est que l’orientation est encore plus essentielle. Au Sud, on installe les grandes baies afin que la maison soit chauffée à 95% par le soleil, au Nord on limite les ouvertures. Vient ensuite la forme, par exemple ovoïdale (de style igloo ou dôme), pour limiter les déperditions de chaleur par les parois et les fenêtres de 20 à 25% (1).

S’agissant des matériaux, leur choix est primordial, ils doivent être écologiques et biosourcés (2) pour donner « un sentiment de chaleur et cocooning » selon les mots de Dominique Lasne, architecte à Vertou (44) (3). Une laine de bois de 20cm dans les murs et plancher et de 30cm dans les plafonds et parois extérieures contribue à une bonne isolation. Des larges baies pour récupérer un maximum d’apports de lumière et de chaleur en hiver et des débords de toit pour éviter un trop fort rayonnement et chaleur l’été (3).

Et pour les besoins en énergie, l’habitat écologique doit produire ce qu’il veut consommer. L’autoconsommation est la réponse la plus adaptée grâce à une énergie locale, inépuisable et décarbonée. Les panneaux photovoltaïques produisent l’électricité grâce au soleil et à la lumière de la journée. Un poêle à bois bouilleur (5) apporte le complément de chaleur au ballon d’eau chaude lorsque le solaire thermique ne suffit plus. « En été, un serpentin relié à une cuve d’eau fraîche enterrée dans le jardin, circule dans une paroi en brique de terre crue pour rafraîchir l’atmosphère. En hiver, la même paroi accumule la chaleur du soleil et celle du poêle pour la restituer lentement dans la nuit » (3) (4).

Des propriétaires impliqués

Au-delà d’imaginer bâtir ou se faire construire une maison autosuffisante, il y a bien souvent une dimension sociale et sociétale dans le projet. En effet, les initiateurs souhaitent bien souvent « mettre la main à la pâte » en participant en amont, à des chantiers participatifs. C’est bien « en faisant qu’on apprend » et c’est grâce au savoir qu’on devient des acteurs responsables.

Il y a quelques années, on avait tendance à penser que ces projets là étaient complexes et couteux, et que l’autosuffisance n’était que partielle. Aujourd’hui c’est tout l’inverse, grâce aux énergies renouvelables, il n’est pas si compliqué d’être totalement indépendant. Ces nouveaux foyers répondent à des envies de simplicité et de maison saine. Alors, ça vous tente ?

(1) https://mamaisonautonome.com/

(2) Se dit d’un produit ou d’un matériau entièrement ou partiellement fabriqué à partir de matières d’origine biologique

(3) Ouest-france le mag : maison en forme de dôme exposée plein Sud

(4) Edf Enr : guide solaire : maison autonome énergie 

(5) Permet de bénéficier des fonctionnalités et des avantages d’un poêle à bois et d’une chaudière grâce à un échangeur