« Pendant la plus grande partie de l’histoire, l’homme a dû combattre la nature pour survivre. Au cours de ce siècle, il commence à se rendre compte que, pour survivre, il doit la protéger » Jacques-Yves Cousteau

La planète bleue n’a jamais aussi mal porté son nom. En 2025, près d’1,8 milliards de personnes souffriront du manque d’eau, selon les statistiques de l’ONU. C’est d’ailleurs un Objectif de Développement Durable (ODD) mis en avant par l’ONU. Cet ODD numéro 6 a pour but de rendre possible l’accès universel et équitable à l’eau potable à travers le monde. Cela doit permettre de répondre, aux besoins d’assainissement, d’hygiène, de gestion urbaine ou encore d’agriculture.
Parmi les solutions avancées en réponse à cette problématique, le dessalement de l’eau de mer semble être une voie intéressante.

Des techniques de dessalement de l’eau de mer, limitées par une contrainte importante

Pour pallier le manque d’eau potable, de nombreux pays se sont équipés au fil du temps d’usines de dessalement d’eau de mer. Cela consiste à obtenir de l’eau douce à partir d’une eau salée. Il existe pour cela, différents procédés :

  • La désalinisation par distillation thermique : consiste à chauffer l’eau de mer et récupérer la vapeur d’eau, qui sera elle dépourvue de sel. Cette technique est largement utilisée dans les pays du Golfe.
  • Le traitement des eaux par osmose inverse : à travers des filtres composés de sable et de charbon puis par une membrane fine. A l’issue du processus, de l’eau saumâtre est rejetée, comportant une très forte teneur en sel.
  • Le traitement par électrodialyse : dans le cas où l’eau comporte une salinité faible, un champ électrique est appliqué, permettant le passage des ions à travers une membrane.

Toutes ces techniques possèdent un inconvénient majeur : le coût énergétique. En effet, le dessalement de l’eau de mer est un procédé énergivore, avec une quantité de gaz à effet de serre rejeté non négligeable. De plus, la majeure partie des usines de dessalement se trouvent dans les pays du Golfe, qui ont un stress hydrique très important, et dont les mix énergétiques sont essentiellement basés sur des énergies fossiles. Mais de récents travaux pourraient faire avancer de manière significatives la décarbonation de ce processus.

Dessaler l’eau de mer grâce à l’énergie solaire : une innovation française

Dans le futur, les usines de dessalement pourraient fonctionner grâce aux énergies renouvelables, notamment le solaire. Cette dernière est présente en abondance dans les parties du monde où l’eau est rare. L’entreprise française, Mascara, a ainsi mis en place des unités modulaires, implantées dans les pays souffrant du manque d’eau. Cette technologie repose essentiellement sur un assemblage de membranes, qui fonctionne selon des degrés d’ensoleillement, et régulant son activité de manière autonome grâce à un générateur solaire.

Ce projet a été remarqué, en remportant le concours innovation de l’ADEME en 2018. Aujourd’hui plusieurs projets pilotes existent ; un exemple flagrant, celui présent au Cap Vert. Au large de l’Afrique de l’Ouest, l’île de Santiago n’a pas vu une goutte de pluie pendant près de 3 ans : l’installation d’une unité permet aujourd’hui de produire plus de 50m3 d’eau saine par jour, une vraie révolution.

 

En conclusion, la solution au stress hydrique résidera peut-être dans son antagoniste : le soleil !

 

Jean-Philippe Aubin
MS Acteur Pour la Transition Energétique

 

Sources :

Géopolitique du dessalement d’eau de mer

ONU : Décennie internationale sur l’eau de mer.

ODD6 – Garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau.

National Geographic : Comment dessaler l’eau de mer de manière durable ?

EDF : Le dessalement de l’eau rendu possible grâce au solaire

Osmosun

 

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