Cet article vise à présenter des outils et des pratiques à mettre en place lors d’une tournée, pour réduire son impact environnemental. Il s’agit de pistes pour repenser la manière dont ces évènements sont organisés, tout en évitant le greenwashing.
1. Changer la manière de se déplacer
Les principales sources d’émissions de GES sont liées aux déplacements, aussi bien ceux des artistes que ceux des spectateurs. En effet, on estime que près de 40% des émissions d’un concert viennent uniquement du transport. Il est indéniable qu’une tournée mondiale nécessite le passage d’un continent ou pays à un autre, ce qui est principalement effectué par avion. Or ce moyen de transport est le plus polluant de tous.
Source : Sustainable Travel International
Pour réduire au maximum ces émissions, il est d’abord intéressant de planifier à l’avance toutes les dates de la tournée, en essayant de relier 2 dates au plus court. De cette manière, il est possible d’éviter les détours et les kilomètres superflus. Il devient aussi possible de prolonger la durée du séjour des artistes dans une même région et ainsi d’avoir recours à d’autres moyens de transport, tels que le train ou encore le bus.
2. Choisir des lieux facilement accessibles
Le transport concerne également les fans, qui se déplacent par milliers. D’après une étude de Collins & Potoglou, 91% des déplacements des festivaliers britanniques sont effectués par voitures privées. Pour pallier à ce problème, les lieux devraient être choisis en fonction de leur accessibilité et de leurs équipements. Il est nécessaire de s’assurer qu’il y a à disposition des parkings à vélos ainsi que des transports en commun (métros, tramways, bus…) pour encourager la mobilité douce.
Pour promouvoir ces modes de transport, il y a également un travail de communication à effectuer en amont. On peut facilement imaginer des campagnes sur les pages de l’évènement, les invitations ou même les billets. Pour les lieux de concerts qui ne sont pas accessibles par transport public, proposer une plateforme de covoiturage directement sur le site internet de l’évènement peut encourager les fans à adopter cette pratique.
3. Repenser la distribution de nourriture et de boisson
L’une des pratiques éco-responsables la plus répandue est l’utilisation de gobelets réutilisables. Pourtant dans la plupart des lieux accueillant des concerts, il est encore possible d’acheter une bouteille d’eau ou de soda en plastique. Or, selon l’Ademe, seulement 53.8% des bouteilles en plastique récoltées sont orientées vers le recyclage en France. Les interdire complètement permettrait une diminution conséquente de ces déchets.
Pour la nourriture, les mots d’ordres sont : locale et de saison. En effet, proposer de la nourriture locale réduit les émissions dues au transport de celle-ci et n’implique pas d’énergie dépensée pour le stockage. Sachant qu’un repas végétarien représente seulement 510gCO2e (contre 6290gCO2e pour les repas composés avec du bœuf), il est également intéressant de ne proposer que ce type d’option.
4. Chercher des labels « verts »
Organiser une tournée en fonction de labels permet de s’assurer que la démarche éco-responsable s’étend jusqu’aux équipements choisis. Cela nécessite un véritable travail de recherche à faire en amont. En voici quelques uns :
- Pour la nourriture, privilégier les labels biologiques tels qu’AB ou Eurofeuille.
- Pour les lieux de concerts (stades, zéniths…), privilégier les labels tels que Green Globe, EDGE ou la certification HQE (performance énergétique des bâtiments non résidentiels).
- Se produire dans des évènements certifiés Ecofest.
En conclusion
Ces quelques pratiques permettent d’amorcer la transition. Mais chaque évènement est unique, ce qui rend le processus de changement complexe. Il faut donc commencer par le début, en faisant un travail de quantification des émissions. Cela permet d’identifier clairement les points critiques, qui seront ceux à travailler. Chaque action compte !
Sources :
Factors influencing visitor travel to festivals : Challenges in encouraging sustainable travel, Collins & Potoglou (2019)
Chiffres de la base carbone sur la restauration, Ademe
Emilie Baës
MS Acteur Pour la Transition Energétique (MS APTE)
emilie.baes@audencia.com
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