Incendies, cyclones, sécheresse, limites planétaires franchies, réfugiés climatiques… L’année 2022 a plus que jamais été marquée par de nombreuses catastrophes climatiques soulignant l’urgence d’une réponse commune de l’ensemble des acteurs à l’échelle internationale. Plusieurs décisions politiques écologiques ont toutefois égayé cette année.
La France se retire du traité sur la charte de l’Energie
Le 21 octobre 2022, Emmanuel Macron a annoncé le retrait de la France du Traité sur la Charte de l’Energie signé en 1994 à la sortie de la guerre froide. L’objectif de ce traité était de faciliter les relations énergétiques entre une cinquantaine d’Etats sur l’ensemble du territoire eurasien. Critiqué depuis plusieurs années, ce traité donne la possibilité aux multinationales et aux investisseurs étrangers d’attaquer en justice les gouvernements dès lors que ces derniers modifient leurs politiques énergétiques dans un sens contraire à leurs intérêts. Ce texte est également vu comme une menace à la démocratie car il ne comprend pas de dispositions explicites pour protéger le droit des Etats à légiférer.
Les appels à mobilisation et campagnes d’interpellation se sont multipliés, à l’image du rapport publié par le Haut conseil sur le climat soulignant l’incompatibilité du traité avec l’atteinte des objectifs de décarbonation fixé lors des Accords de Paris. Le retrait de la France s’ajoute à celui de la Pologne, de l’Espagne et des Pays-Bas et permettra de restaurer la souveraineté des Etats dans leurs politiques énergétiques.
Emmanuel Macron interdit l’exploitation minière des fonds marins
L’ouverture de la COP27 à Charm el-Cheikh, en Égypte a été l’occasion pour la France de se positionner clairement sur l’exploitation minière des fonds marins, soit l’extraction de métaux rares dans les grands fonds des océans. Selon les scientifiques, cette activité attractive pour les industriels représente une véritable menace pour la biodiversité et pourrait entraîner des catastrophes écologiques bouleversant l’équilibre des océans. Plusieurs ONGs et grandes entreprises se sont mobilisées pour rédiger un moratoire visant à suspendre tout projet d’extraction tant que leur impact réel n’est pas clairement identifié. La France va donc plus loin en interdisant purement et simplement l’extraction minière dans ses eaux territoriales, bien qu’aucun texte détaillant concrètement cette mesure n’ai été publié à ce jour.
COP15 : 195 pays signent un accord ambitieux sur la biodiversité
L’accord historique signé le 19 décembre 2022 à Montréal pour la protection de la biodiversité souligne la nécessité d’une action urgente, transformatrice avec la participation de l’ensemble de la société pour arrêter et inverser la perte de la biodiversité. Parmi les décisions phares de cet accord figure la création d’aires protégées sur 30% de la planète, la réduction de moitié du gaspillage alimentaire et baisse de production de déchets ou la réduction de moitié du risque lié aux pesticides. Elle prévoit également une aide internationale pour les pays en voie de développement de 30 milliards de dollars par an d’ici 2030. Cependant, l’accord ne prévoit pas de mécanisme contraignant pour inciter les pays à suivre leurs engagements et lesobjectifs sont jugés par certains trop lointains face à l’urgence climatique.
Et après ?
Plusieurs accords en faveur du climat à l’échelle nationale et internationale ont donc marqué l’agenda politique de 2022. L’ambition portée par ces déclarations suscitent de l’espoir sur une réelle prise en compte de l’urgence climatique dans les politiques des gouvernements. Toutefois, la plupart reste peu contraignante, et beaucoup s’interrogent sur l’atteinte des objectifs fixés par ces accords sans réelle transformation profonde du système économique mondial tel qu’il existe aujourd’hui. Cette année a finalement montré que les mobilisations et les campagnes d’interpellation des collectifs et associations écologique portent leurs fruits : continuez de vous engager et d’agir à votre échelle pour relever les défis climatiques de notre siècle !
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