Les déchets organiques des décharges produisent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Des solutions existent pour capter et valoriser ce gaz, mais elles ne sont pas généralisées partout dans le monde, ni même en France. 

Comme vous l’avez peut-être vu ce lundi 22 janvier lors de l’émission Sur le Front de Hugo Clément1, beaucoup de nos déchets sont encore enfouis dans des décharges en France. Les matières organiques issues de ces déchets (déchets alimentaires, végétaux, papier, carton, cuir, bois…) se décomposent avec le temps et produisent un biogaz, constitué à 50% de méthane, à environ 50% de CO2, et d’autres composés organiques volatiles (< 1%).

Le méthane, puissance gaz à effet de serre

Le méthane, ça ne vous dit rien ? Ce gaz à effet de serre, au potentiel de réchauffement 28 fois plus élevé que celui du CO2, est responsable de 30% du réchauffement climatique depuis l’ère industrielle.2

Une fois mis à la poubelle et enfouis en décharge, nos déchets émettent donc des gaz à effet de serre, et ce, même des années après la fermeture d’une décharge3. Ainsi, les déchets mondiaux émettraient 68 millions de tonnes de méthane par an, selon l’IEA Methane Tracker 20204.

Mais alors que fait-on de ce méthane produit spontanément par la fermentation des déchets ?

En France, la loi impose d’équiper les décharges de systèmes de captage des gaz pour qu’ils soient valorisés énergiquement (biogaz) 5. Les décharges sont alors équipées de tubes perforés qui sont installés dans la masse des déchets en décharge. Par un système de soufflante, le gaz est aspiré de la décharge et transformé pour être valorisé6.

Ce gaz peut être valorisé de différentes manières. Il peut être utilisé sur place par un système de combustion fournissant de la chaleur, ou bien valorisé en électricité. Dans de moindres mesures, car cela demande une épuration plus complexe, le gaz peut être injecté dans le réseau de gaz naturel ou utilisé comme carburant dans des moteurs de véhicules dédiés (bus, poids lourds…).

Une pollution malgré tout

Il demeure cependant un problème : la valorisation du gaz de décharge n’est pas généralisée dans le monde. Par exemple, aux États-Unis, seules 70 décharges sur 1000 captaient le méthane en 20227. De plus, même dans le cas où ce gaz de décharge est capté et valorisé, une partie s’échappe malgré tout dans l’atmosphère.

Quelles solutions pour réduire les émissions de méthane des décharges ?

Même si la valorisation du gaz de décharge est un apport intéressant de biogaz ou d’électricité pour la transition énergétique, cela émet quand même du méthane dans l’atmosphère. Il est donc préférable de limiter la production de méthane dans les décharges, et surtout de limiter sa dispersion dans l’air. Une étude de l’Institut néerlandais de recherche spatiale (SRON) propose alors des solutions pour réduire ces émissions de méthane provenant des décharges. En plus de la récupération de l’énergie (biogaz) produite dans ces décharges, il est recommandé de couvrir efficacement les décharges en fin de vie, ou encore de régler le problème à la source en arrêtant de jeter des déchets organiques dans les décharges8.

Cette dernière recommandation est d’actualité en France. En effet, la généralisation du tri à la source des biodéchets depuis le 1er janvier 2024 devrait réduire la part des biodéchets dans les décharges, et donc réduire les émissions de méthane des décharges.

Une raison de plus pour trier nos biodéchets !

Sources

1Sur Le Front France 5

2Effets méthane sur le réchauffement climatique – Le Monde

3Tout savoir sur le gaz de décharge – Waga energy

4Methane tracker 2020 – IEA

5Gestion des déchets en France – Vie Publique

6Production d’énergie gaz de décharge – Innio

7Une startup invente un processus de capture de méthane dans les décharges

8Emissions méthane décharges – Les Echos

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