Bien loin des clichés des fripes Guerissol, c’est à Bis boutique solidaire que nous rencontrons aujourd’hui l’une des dirigeantes de boutique afin de décrypter ce véritable ovni dans l’industrie des vêtements de seconde main.
En ce lundi après-midi, nous avons rendez-vous dans un beau quartier de la capitale, dès notre arrivée, nous sommes agréablement surpris par l’endroit : les vêtements sont sur cintre, dans un espace richement décoré, nous ne sommes plus dans les bacs à chiner des bouts de tissu, mais bien dans une expérience de ventes telle que la première main.
Nous descendons au moins un de la boutique pour réaliser notre entretien et ne pas bouleverser le fonctionnement de la boutique qui ne désemplit pas.
- Pouvez-vous nous en dire plus sur le succès croissant de Bis Boutique Solidaire.
Pour en comprendre son succès, il faut retracer l’histoire du projet. « Bis boutiques solidaire est née de la vision d’un homme, Rémi Antoniucci. Ancien cadre dans le domaine textile, il a constaté les dérives du secteur, nous pouvons citer l’exemple de la décharge ouverte des vêtements en provenance du Canada et des États-Unis dans les montagnes chiliennes ».
En effet, le secteur textile est responsable de plus de 10% des effets de serre mondiaux ainsi que des pratiques abusives et nocives auprès des parties prenantes durant toute la chaîne de valeur.
Décharge ouverte dans les montagnes chiliennes
Employé mineur dans une usine de production textile au Bangladesh
Face aux différentes dérives du secteur textile, il décide alors de créer, l’association Bis boutique solidaire. Son but, valoriser l’éthique en privilégiant les vêtements de seconde main. Afin de réaliser ce défi, il entreprend une vision globale de la chaîne de valeur et tend à l’améliorer dans le but d’être bénéfiques pour tous les acteurs.
- Pouvez-vous nous présenter votre modèle ?
Les activités de Bis se répartissent entre la vente en boutique et les ateliers de traitement des articles. L’association recueille des vêtements usagés auprès de particuliers et entreprises sous forme de dons. Ces articles sont ensuite soumis à un processus complet, comprenant le tri, le lavage, le repassage, avant d’être mis en vente grâce à nos dépôts ventes.
- Comment avez-vous un impact positif sur la chaîne de valeur ?
L’équipe de Bis Boutique Solidaire, comprend des encadrants permanents ainsi que du personnel en insertion, engagé sous des contrats d’une durée maximale de 23 mois. Une chargée d’insertion interne est également présente pour faciliter la recherche de formations ou d’emplois pour les personnes en insertion à la fin de leur période chez Bis-Boutique Solidaire.
Les individus en cours d’insertion proviennent de diverses origines, chacun ayant son propre parcours complexe. Ce programme leur offre l’opportunité de retrouver un rythme de travail, comprenant des horaires et une structure, favorisant ainsi leur évolution professionnelle. Depuis sa création, Bis a aidé plus de 400 personnes à se réinsérer professionnellement.
- Que pouvons-nous vous souhaiter pour le futur ?
De la réussite pour nous et l’environnement (rire). Toutefois, à partir de 2023, l’entreprise prévoit de créer une gamme d’accessoires à partir des chutes de tissu provenant des vêtements trop endommagés. Les articles non vendables sont dirigés vers un grossiste capable de les recycler ou vers des associations disposant d’ateliers de réparation.
Alors, si vous avez envie de contribuer à un véritable projet bénéfique à tous et à votre porte-monnaie, nous vous donnons rendez-vous au 53 boulevard Beaumarchais.
Source :
Interview réalisé le 06/07/2022 par l’auteur de l’article dans le cadre d’un mémoire de fin d’étude.
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