Dimanche 21 février 2024, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a dévoilé une augmentation des tarifs de l’électricité, oscillant entre 8,6% et 9,8%, à partir du 1er février1. Cette annonce signifie la progressive élimination du bouclier tarifaire, et favorise le gaz à l’électricité. Coup dur pour la transition énergétique ?

 

Le principe du « quoi qu’il en coûte » : qu’est-ce que c’est ?

Initié en octobre 2021 en réponse au début du conflit en Ukraine, le gouvernement avait instauré un bouclier tarifaire visant à protéger le pouvoir d’achat des Français en limitant l’augmentation des factures d’électricité. Dans ce cadre, l’État prenait en charge environ 37% des coûts de l’électricité2.

C’est ainsi un retour des taxes énergétiques, notamment la TICFE (Taxe Intérieure sur la Consommation Finale d’Énergie)3. Le rabais de ces taxes à zéro avait coûté 90 milliards d’euros pour l’ensemble des mesures de bouclier sur l’énergie.

Les arguments en faveur d’un retour progressif à la normale

Le gouvernement vise un retour progressif à la normale d’ici février 2025, marqué par une hausse des prix de l’énergie à partir de février 2024.

Parmi les arguments justifiant la fin progressive du bouclier tarifaire, le gouvernement avance que le prix de l’électricité demeurait bien inférieur à celui de nos voisins européens, soulignant que cette mesure est nécessaire pour assurer la viabilité du pays.

Un coup dur pour la transition énergétique ?

Cette forte hausse des prix de l’énergie présente deux problèmes majeurs.

D’abord, le gouvernement anticipe une hausse du prix de l’électricité presque trois fois supérieure à celle du gaz, malgré la logique de la transition énergétique qui prône l’abandon progressif du gaz au profit de l’électrification des usages. Pourquoi taxer davantage l’électricité que le gaz ?

De plus, Un autre enjeu réside dans la constatation d’une hausse significativement plus élevée des tarifs appliqués durant les heures pleines/creuses par rapport aux tarifs standards, ce qui représente une pénalisation pour ceux qui s’efforcent d’adapter leur consommation d’électricité.

L’impact direct de la hausse prévue des tarifs de l’électricité pour les deux prochaines années représente ainsi une mauvaise nouvelle pour la transition énergétique. Celle-ci prévoyant en effet un recours accru à des modes de production d’énergie principalement axés sur l’électricité.

Il est donc souhaitable que cette hausse inéquitable soit temporaire afin de ne pas entraver la transition de l’utilisation du gaz vers l’électricité.

Interessé(e)s par le sujet ?

Écoutez l’édito-éco de Dominique Seux à ce sujet : « Electricité : une hausse logique (mais mal ficelée) »

 

Sources :

1france info

2economie.gouv.fr

3lemondedudroit.fr

 

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