Le concept organisation durable est un enjeu pour toutes les entreprises. Toutes ont maintenant pour objectif de diminuer leur émission et de tendre vers la neutralité carbone pour des raisons réglementaires, économiques, d’éthique ou de contrainte par le marché. Et s’il était possible de répondre à ces enjeux tout en réinventant son business model en s’inspirant de la nature pour renforcer sa lutte contre les risques climatiques et de biodiversité ? Ca l’est, on parle ainsi d’une entreprise régénératrice. Une entreprise qui régénère non seulement la planète, mais également les individus et les communautés.

 

Le point de limite de l’économie actuelle

Depuis le début de l’ère industrielle, le modèle capitaliste ne cesse de se développer. Par la diffusion de principes consuméristes, l’économie a axé sa croissance sur l’industrie du jetable et du remplaçable au détriment des écosystèmes. Ainsi, alors que 55% du produit intérieur brut mondial – d’après le réassureur SWISS Re- dépend directement de l’usage de la terre et de ses ressources, aucun modèle d’entreprise semble inverser la tendance en collaborant avec la nature plutôt qu’en l’exploitant.

Depuis les premiers signes d’alerte avec le rapport Meadows dans les années 70 rien ou presque n’a changé. 25% des espèces animales et végétales sont menacées et il nous faudrait 1,7 terre en termes de surface pour assurer notre rythme d’exploitation. Si la terre était française, nous aurions besoin de 2,9 terres.

Dès lors, la course à la croissance et à la technologie ont bercé l’humanité d’illusion laissant paraître qu’il serait toujours envisageable d’améliorer notre train de vie et que par le progrès technologique les problèmes environnementaux qui nous font face seraient résolus. Peut-être est-ce le cas, seulement pour conserver de tels objectifs, une adaptation des modèles d’affaires semble de vigueur.

 

L’entreprise régénératrice, s’inspirer de la nature pour la préserver et la développer

Tout part de l’analyse de la nature et de la relation de coopétition qui règne entre les espèces et en particulier entre les arbres et leur écosystème. Suzanne Simard, chercheuse en sylviculture, statut en termes d’analyses que les arbres communiquent entre eux. Ainsi, s’ils sont en compétition dans la captation d’énergie du soleil afin de nourrir leur photosynthèse, une collaboration s’instaure entre les arbres les plus matures du biotopes, les pousses juvéniles et le reste de l’écosystème végétal. Conceptuellement, il s’agit ici de Mycorhize, c’est le fait que les arbres génèrent un réseau de mycélium qui crée des liens entre les individus afin d’échanger des ressources (carbone, azote, phosphate etc.) et des informations afin de faciliter et de protéger la croissance de chacun.

 

Mais quel lien avec la société humaine ?

L’objectif est qu’à l’image de la coopétition qui régit l’organisation des forets, les entreprises régénératrices assurent une collaboration avec leur environnement sociétal et naturel. D’une part avec la planète, les entreprises s’inscrivent gratuitement dans une logique vertueuse avec actions écosystémiques positives qui aurait été fournie par l’écosystème quel impacte et/ou remplace. Pour certaines, il s’agit même d’avoir une stratégie de carbone négative ou les produits ou services proposées captent plus de carbone qu’ils en crée. D’autre part, avec la société, elle dynamise un espace d’inclusivité et de respect ou la coopération entre les organisations et institutions est de rigueur.

 

La trinité de la régénération ou les 3P : People, Place, Planète

L’entreprise régénératrice est donc un vecteur de développement sociétal en plus de chercher à diminuer son impact. Comment si prend-t-telle ?

  • Adopter une approche systémique

Par ce principe, l’entreprise prend en compte l’intégralité des acteurs de son écosystème. En plus de répondre à un besoin du marché par le proposition de son bien et/ou service, l’action régénératrice de l’entreprise suppose de connaître les acteurs privés, économiques, sociaux et naturels afin d’assurer le respect de leur intégrité. Cette approche implique donc de les impacter à minima et de réparer leur condition en cas d’interaction négative avec.

  • Développer une conception durable avec une dimension biomimétique

Si l’intégration de sa production doit se faire au sein de l’économie circulaire, l’aspect durable de celle-ci exige la prise en compte en amont et aval de la chaîne de valeur. Une transparence dans la production de reporting sur leur impact et respect de leur engagement doit être assurée. Parallèlement, à l’image du principe dans lequel est s’inscrit “la régénération”, l’entreprise peut également concevoir une production qui s’inspire du vivant et permet une harmonie avec le non-humain dans son utilisation

  • Assurer la coopération inter-organisation

C’est l’histoire d’un producteur de jus d’orange qui achète des oranges et jettent les pelures. Parallèlement, un producteur de désodorisant achète des oranges, mais utilise uniquement les pelures. Aucune relation existe entre les deux producteurs et chacun d’entre eux jette la moitié de leur ressource.C’est dans cette mesure d’optimisation que l’entreprise régénératrice optimise ses liens avec son environnement. Tout comme les arbres qui génèrent un réseau de mycélium, celles-ci participent à un développement sain des acteurs environnants, qu’ils soient : privés, publics, institutionnels, associatifs etc.

 

Quels exemples suivre ? 3 types d’organisation qui montrent que c’est possible

Tout part d’un déclic en 1994 lors d’une prise de conscience du PDG Ray Anderson. Son objectif: éliminer tous les effets négatifs d’Interface sur l’environnement d’ici à 2020. Dans le cadre de sa mission Climate Take Back, Interface a piloté en Australie le projet « Factory as a Forest » (« L’usine-forêt », en français). Ce faisant, c’est en 2020 que l’entreprise a mis sur le marché les premières dalles de moquette négatives en carbone au monde. Elles sont négatives en carbone en captant davantage qu’en émettant durant tout leur cycle de vie.

  • 100 Month to change – un collectif d’acteurs du changement qui aide les entreprises en transition

Issu du projet d’Interface d’être régénérateur d’environnement, le collectif dynamise une collaboration entre professionnels, usagers et étudiants afin d’atteindre les objectifs environnementaux 2030.

Le transformateur agroalimentaire propriétaire de Bonduelle, Cassegrain, Globus et Ready Pac Bsitro développe une stratégie en faveur de l’agriculture régénératrice. L’objectif est de promouvoir ses partenariats avec des agriculteurs privilégiant les méthodes durables dans leur culture. Cela passe par 6 objectifs allant de l’amélioration de taux de matières organiques de sols à la maximisation de la biodiversité des écosystèmes en passant par la formation à la transition agro-écologiques.

 

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