Saint-Brieuc, préfecture des côtes d’Armor, voit son tissu commercial décroître de façon alarmante depuis quelques années, au profit des zones d’activités commerciales périphériques. Le taux de commerce vacants a doublé entre 2011 et 2017, passant de 15% à 32% environ1, selon le Journal des entreprises des Côtes d’Armor en Mars 2017.

 

Avec une population de 44 224 habitants, la ville voit ses magasins traditionnels fermer leurs portes, quand parallèlement ses quatre zones d’activités commerciales ne cessent de croitre, comme notamment celle de Langueux qui compte aujourd’hui plus de 200 commerces.

Zone commerciale de Langueux dans les années 1970/1980.

 

 

Versus dans les années 2000/2010 (on aperçoit au fond l’ancien « Euromarché » devenu « Carrefour »).

Source : Ouest -France

 

Pourquoi ce phénomène est-il problématique ?

Cette tendance a des conséquences directes sur le dynamisme du centre-ville. Dû à l’étalement urbain créé par la fuite des commerces dans les zones commerciales en périphérie de Saint-Brieuc, les habitants décident à leur tour de quitter la ville.

Dès lors, c’est la ville toute entière qui est en plein décroît.

Mais alors, qu’est-ce qui pose problème ? Quand certains prôneront un gain de qualité de vie pour des familles (qui anciennement habitaient en appartement, résident désormais dans une petite maison avec jardin), d’autres expliqueront que là-dessous se cachent des enjeux environnementaux et sociaux.

En voici une liste non exhaustive :

  • Occupation non raisonnée des espaces naturels et agricoles
  • Augmentation de la dépendance à des moyens de transports polluants (notamment la voiture), et renforcement des inégalités sociales (prix du carburant, de l’entretien de la voiture, etc)
  • Problème d’accessibilité aux hôpitaux, médecins,
  • Problèmes d’artificialisation des sols

Des thématiques plus que jamais actuelles.

Et là, c’est le cercle vicieux qui s’enclenche

Les commerces, s’éloignant du centre-ville, entrainent avec eux la fuite des habitants vers ces zones périphériques. Pour répondre à cette arrivée massive d’habitants, les communes concernées vont construire davantage de logements, mais pas que ! Ce sont alors ces même Z.A.C à l’origine de ce phénomène qui vont croître à leur tour. Et ainsi de suite, ça y est, on est parti dans le cercle vicieux de l’étalement urbain. L’étalement urbain aggrave, mais est toutefois sa propre cause…

Mais comment rompre ce phénomène ?

Cette spirale menace l’équilibre entre le centre-ville et les zones périphériques, posant des défis majeurs pour l’avenir de Saint-Brieuc.

L’ancienne Maire de Saint-Brieuc, Marie-Claire Diouron, a exprimé en 2017 des regrets quant à certaines décisions passées, les qualifiant « d’erreurs que l’on ne referait plus aujourd’hui3″. Elle pointe du doigt le développement des zones commerciales en périphérie, déplorant le choix des élus d’avoir cédé à la pression de chaque commune désireuse de construire son hypermarché et sa zone commerciale.

Seulement, Saint-Brieuc et son agglomération ne sont pas les seuls à souffrir de ce phénomène. C’est une problématique plus que jamais actuelle qui touche de nombreuses villes de taille moyenne.

Dès lors, on comprend que pour endiguer ce phénomène d’étalement urbain, les collectivités territoriales, et en l’occurrence ici Saint-Brieuc Agglomération, ont un rôle majeur à jouer, notamment dans leur stratégie de planification urbaine. Cela semble en effet impératif pour inverser cette tendance inquiétante. 

Vous voulez en savoir plus sur les enjeux liés à la fabrique de la ville ?

Initiez-vous à la fresque de la ville4 pour vous familiariser avec les enjeux urbains.

 

Sources :

1France 24

2Ouest-France

3Ouest-France

4Dixit.net

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