Le 30 janvier, le Premier Ministre Gabriel Attal a omis d’aborder la biodiversité lors de son discours à l’assemblée nationale et des inquiétudes persistent quant à la réduction des compétences ministérielles liées à l’énergie. Les actions du gouvernement, axées sur l’abrogation des normes environnementales, soulèvent des préoccupations quant à la priorité accordée à la compétitivité agricole mondiale au détriment de la biodiversité.
Gabriel Attal, nouveau premier ministre, s’est présenté devant l’assemblée nationale pour prononcer son discours de politique générale. Un thème ne fut pas aborder pendant son discours de plus d’une heure : la biodiversité. Il a fièrement annoncé que la France avait convaincu 22 nations de soutenir sa demande d’une nouvelle dérogation européenne. Cette exception vise à libérer les agriculteurs bénéficiant de la politique agricole commune de l’obligation d’allouer 4 % de leurs terres à des infrastructures environnementales, telles que les haies, les bosquets, les mares ou les jachères. Les associations sont ainsi très peu convaincu de son implication sur le sujet de la protection de la biodiversité. Dans une lettre ouverte, France nature environnement avait appelé, le jour même, Gabriel Attal à faire preuve « d’un immense courage » pour « engager réellement notre pays et notre société dans la transition écologique et la sobriété » et « faire revenir au plus tôt nos modes de vie dans les limites planétaires ».
Le biodiversité : un sujet absent des gouvernements d’Emmanuel Macron
Ce n’est pas la première fois que les associations s’alertent de la cohérence de ce nouveau gouvernement en ce qui concerne les sujets de transition énergétique et de la biodiversité. Une semaine avant, une vingtaine d’associations de protection du climat et de l’environnement, de lutte contre la pauvreté et de solidarité internationale s’inquiétaient de « la réduction du champ de compétences de son ministère avec l’énergie placée dorénavant sous le pilotage du ministère de l’Économie et des Finances ».
En mettant l’accent sur l’abrogation des normes environnementales, le Premier Ministre, selon Greenpeace, favorise l’agro-industrie au détriment des agriculteurs et de leurs écosystèmes. L’absence de considération pour la biodiversité dans l’orientation générale de la politique nationale laisse peu de place à l’espoir quant à des mesures apaisantes pour la colère des paysans qui manifestement en ce moment même partout dans le pays. Plutôt que de remettre en question les accords de libre-échange et d’augmenter les salaires, le gouvernement semble préférer sacrifier la biodiversité en réduisant les normes pour accroître la compétitivité des exploitations agricoles au niveau mondial. C’est pour cela que Gabriel Attal a annoncé, le 1er février, la « mise en pause » du plan Ecophyto visant à réduire l’usage des pesticides. Selon le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, l’objectif est de « le retravailler un certain nombre d’aspects et de le simplifier ». Pour Emmanuel Macron, il s’agit d’un nouveau revirement après avoir permis la prolongation de 10 ans du glyphosate malgré ses engagements antérieurs.
La biodiversité : un sujet actuel pour la France
Il serait grand temps que les dirigeants entendent le message des acteurs quotidiens car comme le disaient Le Réseau Action Climat dans une lettre ouverte de l’automne 2023 : « Si l’inaction perdure, un scénario catastrophe est inéluctable. »
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