Pour mettre en œuvre leurs stratégies Net Zero, les entreprises doivent d’abord réduire leurs émissions carbone. Elles peuvent aussi compenser les émissions découlant nécessairement dans leurs activités. 

 

La neutralité carbone est de plus en plus évoquée, pour les états, les individus et les organisations. Et de nombreuses start-ups, cabinets de conseil ou consultants experts se positionnent pour accompagner cette transition. Passons en revue ensemble les grandes solutions qui s’offrent à tous ces types d’acteurs, et en particulier aux entreprises.

 

  1. Les investissements dans des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre

Les entreprises peuvent investir dans des projets qui ont pour objectif de réduire directement leurs émissions de gaz à effet de serre.

Les entreprises peuvent, par exemple, investir dans la rénovation énergétique de leurs bâtiments, avec une meilleure isolation thermique, l’utilisation de technologies de chauffage et de climatisation (quand c’est inévitable !) plus efficaces. Elles peuvent aussi investir dans la mise en place de panneaux solaires, dans l’achat d’énergie verte, etc.

Elles peuvent également mettre en place des actions vers les collaborateurs. Leur objectif est d’inciter au changement de comportements, dans la génération et le tri des déchets, ou dans la mobilité, par exemple. Les solutions sont nombreuses pour chaque problématique. Concernant la mobilité, les entreprises peuvent proposer des aides à l’achat de vélos, mettre en place plus de parkings à vélos, ou investir dans des outils aidant au covoiturage.

Ces investissements peuvent être coûteux, et nécessitent une vision exhaustive et long terme des actifs de l’entreprise. Mais certains peuvent aussi être très simples à mettre en place. Dans tous les cas, ces investissement directs sont très efficaces pour faire baisser la facture carbone.

 

  1. Les achats de crédits carbone

Les entreprises peuvent acheter des crédits carbone sur des marchés organisés ou auprès de fournisseurs de crédits carbone pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre. Ces unités créées par le Protocole de Kyoto en 1997, représentant l’équivalent d’une tonne de CO2 évitée ou séquestrée, s’échangent sur des marchés, organisés suivant des quotas alloués aux pays puis aux entreprises. Pour l’Europe, le marché est le Système européen d’Echange des Quotas d’Emissions de gaz à effet de serre (SEQE).

Les crédits carbone sont donc des instruments financiers qui représentent une réduction ou une suppression de gaz à effet de serre. Ils sont généralement générés par des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tels que l’efficacité énergétique, les énergies renouvelables et les technologies de capture et de stockage du carbone.

Ces crédits carbone peuvent donc aider les entreprises à atteindre leurs objectifs de réduction des émissions. Toutefois, l’achat de crédits carbone ne garantit pas une réduction réelle des émissions de gaz à effet de serre de manière globale. Et cette solution permet aussi des fraudes ou utilisations abusives de ces crédits qui en ternissent l’objectif.

 

  1. L’investissement dans des programmes de compensation

Certaines entreprises investissent directement, et non via des crédits carbone, dans des programmes et projets ayant pour objectif de développer des solutions de réduction des gaz à effet de serre. Ce faisant, l’entreprises devient donc sponsor ou mécène, pour des start-ups ou chercheurs qui développent des solutions ou nouvelles technologies pour la transition énergétique, pour la mobilité verte, etc.

Cette stratégie permet souvent à l’entreprises de faire évoluer son portfolio d’offres. Car en étant ainsi au contact de l’innovation, elle peut transformer son activité en bénéficiant des apports des entités soutenues.

Mais pour que cette solution porte tous ces fruits, il faut que l’entreprise soit pleinement engagée auprès de ces projets, et intéressée par les résultats, pas seulement dans une logique de pure comptabilité carbone. Elle doit également être suffisamment flexible dans son organisation pour réussir à intégrer ces projets et programmes sans les dénaturer.

 

  1. Le soutien à des projets de protection de la biodiversité

Les entreprises peuvent soutenir des projets de conservation et de protection de la biodiversité. Ces projets contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre en protégeant les forêts et en favorisant la restauration des écosystèmes.

Ces programmes ont l’avantage de mettre en lumière des sujets souvent peu abordés lorsqu’on parle de compensations carbone, et pourtant tout aussi important. Depuis quelques mois, on voit fleurir de plus en plus d’actions des entreprises en faveur de la protection des forêts et des océans, essentiels à la capture du carbone de l’atmosphère.

Les nouvelles législations de l’Union Européenne contre la déforestation ou l’interdiction des plastiques à usage unique en France aident à rendre visibles ces thématiques. Et de manière indirectes, les entreprises sont amenées à regarder ces sujets en face. Car une fois le grand public sensibilisé, certaines activités ou postures deviennent intenables pour elles.

 

 

Ce qui amène au dernier levier.

 

  1. La mise en place de programmes de sensibilisation et de communication

De plus en plus d’entreprises mettent en place des programmes de sensibilisation et de communication visant à informer et à inciter leurs employés, leurs clients et le grand public à adopter des comportements plus durables pour réduire leur empreinte carbone.

Souvent, pour cela, les entreprises mettent en place des directions RSE ou développement durable. Ces équipes (souvent réduites) sont chargées d’éduquer des publics internes ou externes, de façon plus ou moins précise. Attention à ces méthodes cependant ! les dangers du greenwashing guettent, et de plus en plus d’entreprises se font épingler pour des formulations trop vagues, ou essuient les foudres du grand public pour avoir abuser de certains termes.

 

Chaque entreprise doit penser sa réduction et sa compensation des émissions carbone de façon globale, et agir sur tous les leviers pour réussir. Tout en gardant en tête que les meilleures émissions sont celles qui ne sont pas émises !

Et vous, savez-vous ce que votre entreprise met en place pour réduire ou compenser son empreinte carbone ?

 

Laure Livartowski

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