Dans un monde confronté à des défis croissants en termes de santé publique et de durabilité environnementale, repenser nos habitudes alimentaires devient une nécessité urgente. Cependant, concernant les choix alimentaires, on entend tout et son contraire et il devient difficile d’appréhender ces questions. Explorons alors ensemble les priorités essentielles pour une alimentation plus saine et plus durable en nous basant sur des faits scientifiques.

La transformation vers une alimentation saine d’ici 2050 nécessitera d’importants changements dans nos régimes alimentaires. La consommation mondiale de fruits, légumes, noix et légumineuses devra doubler et la consommation d’aliments tels que la viande rouge et le sucre devra être réduite de plus de 50%. Une alimentation riche en plantes et contenant moins d’aliments d’origine animale confère de nombreux avantages à la fois pour la santé et pour l’environnement.

Prof. Walter Willett MD, Harvard T.H. Chan School of Public Health

Alors que les maladies chroniques telles que l’obésité et le diabète continuent de progresser et que la dégradation de l’environnement s’accélère, il est impératif de repenser nos choix alimentaires. Une récente étude, « Towards Win-Win Policies for Healthy and Sustainable Diets in Switzerland », ainsi que le rapport de la Commission EAT-Lancet, ont mis en lumière l’impact crucial de nos habitudes alimentaires sur l’environnement et notre bien-être. À travers ces études, nous pouvons identifier les priorités pour une alimentation plus saine et plus durable.

1. L’impact de nos choix alimentaires :

Notre alimentation a un impact considérable sur l’environnement et notre santé. En effet, l’étude réalisée en Suisse sur un échantillon de 4000 répondants, a permis d’identifier qu’en moyenne (hommes et femmes confondus et régime alimentaire ajusté à 2000 kilocalories par jour), un Suisse émet 2,1 tonnes de GES par an, soit largement plus que les 0,6t recommandées par l’Office fédéral de l’environnement en Suisse.

En approfondissant, on constate que, pour le régime alimentaire moyen, la viande rouge et les produits laitiers  représentent chacun 20 % de l’empreinte totale de GES, tandis que les autres viandes (y compris le poisson) y contribuent à hauteur de 15 %, ce qui signifie que les produits animaux contribuent à environ la moitié de l’empreinte de GES du régime alimentaire moyen. Les autres principaux contributeurs sont les produits céréaliers (10 %) et l’alcool (10 %).

Concernant l’impact du régime alimentaire suisse sur la santé, l’étude révèle que ce dernier est beaucoup trop pauvre en céréales complètes, ce qui présente des risques élevés pour la santé. L’étude a d’ailleurs révélé que le régime moyen suisse entrainait un risque d’environ 1h de vie en bonne santé perdue chaque jour, ce qui est énorme. Les aliments et boissons à réduire en priorité sont la viande transformée, l’alcool, les acides gras saturés et les boissons sucrées.

 

2. Des régimes alimentaires à privilégier :

Pour favoriser à la fois notre santé et la durabilité de notre planète, les experts recommandent l’adoption de régimes alimentaires plus végétariens. L’étude suisse a révélé qu’en moyenne, un régime végétarien émettait 33% moins de CO2 et contractait 27% moins de risques de morbidité. Cela est principalement dû à la plus faible quantité de viande transformée par rapport à la moyenne et aussi en raison de la plus grande quantité de fruits, de noix et de graines, et de la diminution des boissons sucrées dans l’alimentation végétarienne. Cela est en accord avec la plupart des études concluent qui concluent qu’un régime riche en plantes (fruits, légumes, noix, graines complètes) et contenant une plus petite proportion d’aliments d’origine animale confère des avantages à la fois pour la santé et l’environnement. Les régimes à base de plantes ont également été associés à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires, de diabète et même de certains cancers.

 

Une assiette santé planétaire doit comprendre en volume environ une demi assiette de fruits et légumes; et l'autre moitié, exprimée en calories, est constituée principalement de grains entiers, de protéines végétales, huiles végétales non saturées et (éventuellement) protéines animales en quantités modérées.

Une assiette santé saine et durable doit comprendre en volume environ une demi assiette de fruits et légumes; et l’autre moitié, exprimée en calories, est constituée principalement de grains entiers, de protéines végétales, huiles végétales non saturées et (éventuellement) protéines animales en quantités modérées.

3. Un changement systémique dans les modes de production alimentaire est nécessaire

Même un régime végétarien est supérieur à la limite fixée par la Confédération suisse (0,6t CO2/p/an), ce qui suggère qu’il ne suffit pas de modifier les pratiques de consommation alimentaire pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de carbone. Bien que ces changement soient hautement nécessaires, il est impératif de procéder à des changements systémiques dans les processus d’approvisionnement alimentaire. Cela implique l’adoption de politiques alimentaires intégrées qui encouragent la production et la consommation d’aliments d’origine végétale, ainsi que des changements dans les modes de production agricole pour réduire l’utilisation de pesticides, d’engrais chimiques et d’eau. La réduction des pertes et gaspillages pourraient permettre d’éviter 20% des émissions de CO2.

Limites :

Toutefois, ces études n’abordent pas les enjeux d’agriculture biologique et de saisonnalité qui pourraient influencer les résultats.

Pour plus d’informations, voici les liens des différentes études :

EAT-Lancet Commission (2019)

Towards Win–Win Policies for Healthy and Sustainable Diets in Switzerland (2020)

 

N’hésitez pas à partager votre opinion en commentaire !

0 réponses

Laisser un commentaire

Participez-vous à la discussion?
N'hésitez pas à contribuer!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *